Les USA, à travers les accords commerciaux en cours de négociation, souhaitent mettre de la viande américaine dans les étals européens. Par contre, ils mettent beaucoup moins d'entrain à lever l'embargo qu'ils imposent à l'UE depuis la crise de la vache folle.

 

L'ESB en prétexte

En 1998, pour se prémunir d'un risque d'épizootie d'ESB, les USA avaient fermé leurs frontières à la viande de bœuf en provenance de l'Union Européenne, en imposant des normes très supérieures aux recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé. Fin 2003, l'UE présentant les garanties sanitaires suffisantes, les États-Unis avaient annoncé la levée de l'embargo. Mais depuis rien. Il aura fallu attendre début 2015 pour qu'un pays de l'UE, en l’occurrence l'Irlande, puisse expédier de la viande. La Commission Européenne espère que cette première étape permettra à l'ensemble des pays de l'UE d'exporter de la viande vers les USA, mais également vers d'autres pays qui imposent ces mêmes restrictions.

 

Des échanges à dimensions variables

La Commission Européenne s’enthousiasme peut-être trop vite en prenant cette ré-ouverture pour le moins partielle comme un témoignage de bonne volonté. La Section Viande de la CR estime que tant qu'elle ne sera pas totale pour tous les pays de l'UE, il existera obligatoirement un risque que cela ne pèse sur les négociations de l’accord transatlantique. Il est important que les États-Unis accordent un accès à leur marché à toute l'UE avant que ne reprennent les négociations prévues en février. Contrairement au COPA-COGECA qui est fortement intéressé par le TTIP, la section viande de la CR s'inquiète pour l'autonomie alimentaire et l'avenir des éleveurs allaitants si les USA parviennent à nous imposer leur viande à bas prix (lien article TTIP). Il existe nécessairement un risque pour la production de viande bovine, de connaître le même déclin que celle de la viande ovine, lorsque la Nouvelle-Zélande a inondé notre marché intérieur.

Par ailleurs, les exportations de viande européenne vers les Etats-Unis, avant le blocage, étaient environ 30 fois inférieures en volume aux quelques 22 000 T que les USA nous expédient annuellement.

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