Pierre Escudié, installé à Tresserre dans les Pyrénées-Orientales, a accueilli la réunion de la section viticulture de la Coordination Rurale sur son exploitation, dont la particularité est d’avoir une partie des vignes sous des panneaux photovoltaïques. Programme de recherche, production d’électricité et amélioration de la qualité du vin, les enjeux sont multiples.

Pourquoi une telle installation ?

Les effets du changement climatique sont multiples pour les viticulteurs :

  • maturité précoce ;
  • augmentation du taux de sucre et donc d’alcool ;
  • baisse de l’acidité des vins ;
  • un besoin en eau ;
  • augmentation de la température et de l’ensoleillement qui altèrent l’équilibre des saveurs du vin.
 

Dans ce département, touché de plein fouet par le changement climatique et des sécheresses de plus en plus sévères, le vignoble est directement menacé et les rendements sont de plus en plus faibles (40hl/ha). L’installation de panneaux photovoltaïques va permettre de :

  • redynamiser le vignoble ;
  • produire des vins plus acides et plus équilibrés ;
  • doubler la valeur du vin du fait d’une meilleure qualité et d’un taux d’alcool maîtrisé ;
  • pérenniser l’exploitation en permettant une rentabilité et en la rendant résiliente face au changement climatique, afin de la transmettre à la prochaine génération.
 

Quels sont les bénéfices ?

Que ce soit pour l’agriculteur, comme pour le producteur d’énergie, les bénéfices sont multiples. Cette installation permet notamment à l’agriculteur de :

  • disposer de rendements plus élevés ;
  • obtenir une meilleure qualité des produits en allongeant la période de maturité ;
  • diminuer les pertes de récolte et les coûts associés ;
  • diminuer la consommation d’eau de 20 % en moyenne ;
  • diminuer la pénibilité des travaux agricoles ;
  • recevoir un complément de revenu dans le cas où il investit dans le système agrivoltaïque.
 

Pour le producteur d’énergie, elle donne la possibilité d’avoir accès à de nouveaux espaces produire de l’énergie compétitive.

 

La composition de l’installation

L’installation de Pierre Escudié est la suivante :

  • plantations en 2018 ;
  • 4,5 hectares sous panneaux voltaïques ;
  • 3 hectares de zone témoin ;
  • une densité de plantation de 4 444 pieds par hectare ;
  • 1 mètre de distance inter-pied ;
  • 2,25 mètres de distance inter-rang ;
  • 3 cépages : Grenache blanc, Chardonnay et Marselan ;
  • une hauteur de la structure agrivoltaïque de 4,5 mètres pour permettre le passage d’engins agricoles comme la machine à vendanger.
 

Quel est le fonctionnement ?

Du débourrement à la récolte, la priorité est donnée à la vigne. C’est pourquoi, la position des panneaux est adaptée en fonction des besoins de la vigne. En dehors de cette période, ils sont mis en place pour optimiser la production d’électricité et, lors d’un traitement, ils seront mis à plat pour limiter les pertes.

Ces panneaux entrent dans un programme de recherche pour optimiser les rendements des vignes. Des appareils de mesure vont permettre de connaître l’ensoleillement, la température des feuilles, du sol, l’humidité pour estimer la photosynthèse et adapter leur orientation. Une application recense toutes ces informations.

Cette installation a du sens dans la mesure où l’activité agricole est prioritaire tout en permettant une production d’énergie. Le bon sens paysan est respecté.

Vignes photovoltaïques  

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