Jean-Marc Butruille, président du syndicat de la vitellerie française, a tiré la sonnette d’alarme quant au fait que la filière veau pourrait connaître ce qu’a subi la filière œuf : un passage forcé vers le tout plein air.

Pour la Coordination Rurale, une telle exigence de la part de la distribution signifierait la fin de l’élevage de veaux en France, dans la mesure où les éleveurs seraient incapables de supporter les investissements nécessaires à cette transition.

La CR veut rappeler que les éleveurs de veaux ont déjà fourni énormément d’efforts pour moderniser leurs exploitations : fin des logettes individuelles, ajout de fibres dans les rations alimentaires, meilleure maîtrise de la ventilation, etc. La réflexion se poursuit, notamment au sein de l’interprofession des viandes, afin d’assurer aux animaux les meilleures conditions d’élevage et au consommateur les meilleures garanties de bien-être animal et de sécurité sanitaire.

Il faut rappeler que le développement de l’élevage de veaux en bâtiments répond d’ailleurs à une logique sanitaire : la maîtrise des maladies et des infections est plus incertaine dans la conduite de plein air et nécessite plus souvent l’emploi d’antibiotiques, ce qui ne serait pas compatible avec la demande sociétale de réduire l’usage des antibiotiques pour lutter contre l’antibiorésistance. Il faut également rappeler que les antibiotiques, utilisés à bon escient, sont fondamentaux pour limiter la mortalité des veaux et donc assurer leur bien-être.

Nous tenons à rappeler que ces deux exigences sont d’ailleurs parfois contradictoires : si la lutte contre l’antibiorésistance est un enjeu prioritaire, il ne faudrait pas que la santé des veaux pâtisse d’un rejet en bloc de l’usage raisonné des antibiotiques. De même, il faut rappeler que le développement de l’élevage de veau en bâtiments répond à une logique sanitaire : la maîtrise des maladies et des infections est plus incertaine dans la conduite de plein air.

Par ailleurs, si la demande pour les veaux de plein air devait se développer, les distributeurs seraient tenus d’accompagner financièrement les éleveurs désireux de répondre à ce débouché. Il faut à tout prix éviter la transition anarchique qui s’est déroulée dans la filière des poules pondeuses.

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