Accueillis sur la commune de Châteauneuf-de-Randon le 18 février 2020, une cinquantaine d’éleveurs ont participé à l’assemblée générale de la Coordination Rurale de Lozère. Le lieu était hautement symbolique. La commune est tout d'abord celle de l’ancien président de la CR 48, Hervé Sapet. Elle voit surtout disparaître son atelier de découpe dont beaucoup d’éleveurs dépendent pour la vente directe.

Alain Pouget a informé que le Conseil départemental s’est porté acquéreur d’une parcelle de la commune pour y implanter un dépôt technique. Or, cette parcelle abrite un ancien charnier de fièvre aphteuse ou charbonneuse datant de 1947. La CR48 a déjà alerté la Préfecture. Un courrier a également été adressé à Madame Pantel, Présidente du Conseil départemental.

Abordant les actions passées de l’année 2019, Alain Pouget a rappelé que la CR48 doit faire face à trois fronts : l’institutionnel, les écologistes et environnementalistes et les syndicats de cogestion.

La CR 48, premier syndicat départemental

Au cours de l’année 2019, la CR48 a rencontré plusieurs institutions (Préfet, Conseil départemental, DDCSPP…) exposant les positions du syndicat sur des sujets comme le Ceta, les EGA, l’article 44, l’agridénigrement, la défense du revenu, les retards de paiement des aides ou encore la prédation du loup. Par ailleurs, Alain Pouget a remercié tous ceux qui participaient activement aux différentes commissions et réunions, et qui font de la CR48 le syndicat le plus assidu. Il faut noter qu'au cours d’une session à la Chambre d’agriculture, cinq motions proposées par la CR 48 ont été adoptées.

 

Agridénigrement ou comment torpiller une agriculture respectueuse

Les agriculteurs doivent affronter un mouvement écologique sur lequel surfent certains responsables politiques. Le ministre de l’Agriculture Guillaume en est une illustration. Il s'est affranchi des données scientifiques lors de l’adoption des zones de non traitement (ZNT). Tout se rejoint. « Les mêmes sont pour le retour des grands prédateurs, consommer moins de viande, pour le zérophyto... » martèle Alain Pouget.

Présentant également les dernières expérimentations proposées par le Groupe national loup (GNL) (phéromones apaisantes sur brebis notamment), Alain Pouget a fait part du délire administratif dans la cohabitation idyllique affichée par les ministères du GNL.

 

"Nous avons honte du ministre de l’Agriculture"

Plusieurs sujets opposent les syndicats agricoles avec le dernier en date : les ZNT.

« Alors que la FNSEA demande un moratoire, la CR attaque le décret ! » explique Alain Pouget, rappelant que les chartes de bon voisinage « ne sont que fumisterie ». Il appelle également à prêter attention aux propos de la Confédération paysanne qui fait preuve d’agridénigrement en annonçant qu’il existe des élevages industriels en Lozère. Enfin, Alain Pouget a conclu : « Nous avons honte du ministre de l’Agriculture ». Il a ajouté qu’il était prêt à tenir les mêmes propos la semaine prochaine au Salon de l’Agriculture.

 

Qu’en est-il de la filière viande ?

Alexandre Armel, responsable de la section Viande de la CR et invité pour l’occasion, est intervenu sur l’actualité de cette filière. Il a fait état du fort recul du cheptel bovin allaitant entre 2016 et 2018. Ce recul est lié aux aléas climatiques depuis 2016 et l’aide aux bovins allaitants.

Sur les EGA, il déclare : « Un grand débat pour répondre au mal-être agricole. Alors que pouvait être utilisé un levier simple avec l’observatoire de formation des prix et des marges, la conclusion de ce débat a été une contractualisation dans laquelle le prix d’achat à un agriculteur pourra être inférieur à son coût de production. Le prix d’achat serait un mix entre le coût de production et le prix du marché. A quel pourcentage, nous ne savons pas. »

La Loi EGAlim a également produit l’article 44. Il interdit que les produits d'importation ne répondant pas à nos normes de production. « Le ministre Guillaume nous a dit que l’article ne passera jamais, ajoute Alexandre Armel, car anticoncurrentiel au niveau européen. Cela a pourtant bien été possible pour les cerises traitées au diméthoate. Pourquoi est-ce que cela ne le serait pas possible aujourd’hui avec la viande d’importation ou les céréales importées ? »

Outre les accords de libre-échange comme le Mercosur ou le Ceta, Alexandre Armel a évoqué le Panel Hormones avec l’entrée sur le territoire européen de 35 000 tonnes de viande en provenance des États-Unis. Quant au marché chinois, il concernera 50 000 tonnes de viande mais uniquement sur une qualité de « super label », dont il ne semble exister qu’un seul équivalent en France, le Blason Limousin. « La filière viande n’est pas sauvée par le marché chinois... » conclut Alexandre Armel.

Une assemblée générale qui s’est conclue par un repas convivial et de qualité, à l’image de la CR 48.

 

Dans la même catégorie

Occitanie
Occitanie
Occitanie
Occitanie