Frank Olivier, président de la CR16 et céréalier en Charente, vient tout juste de prendre la tête de la section Bio à la Coordination Rurale. Présentation…

Quel est votre regard sur l’agriculture biologique en général ?

Cela fait quarante ans que je suis producteur en bio. Avec l’âge, j’ai sans doute gagné un peu de recul, cependant, j’appréhende toujours l’agriculture biologique de façon pratique et pragmatique. Pour moi, il est essentiel de ne pas se laisser conduire par des idéologies. En agriculture biologique, comme ailleurs, il est en effet demandé avant tout de se conformer à un cahier des charges. Certains agriculteurs souhaitent aller au-delà et c’est tant mieux, mais les convictions ne font pas tout ! Il faut selon moi toujours lier l’intérêt de la production à une forme de rentabilité économique, afin d’assurer la pérennité des exploitations et la juste rémunération des agriculteurs. Or, aujourd’hui « bio » et « rentabilité » sont souvent antinomiques, ce qui est dommage !

C’est ce que vous entendez défendre au sein de la section Bio de la Coordination Rurale ?

Très clairement, oui ! J’adhère à la Coordination Rurale depuis plus de vingt ans. À l’époque, les agriculteurs en bio étaient peu nombreux et les contrôles plutôt rares. Il n’y avait pas de prime au maintien, donc chacun y allait de ses astuces et plan débrouille pour s’en sortir financièrement. Les consommateurs étaient, en outre, pour la plupart sceptiques et ne croyaient absolument pas au bio. Il nous a donc fallu ouvrir la voie. Aujourd’hui, nous avons fait du chemin, mais la route est encore longue pour mener à l’équilibre financier. C’est une bataille de chaque instant...

Quelles sont justement les missions et priorités que vous vous êtes donné ?

Je souhaite avant tout miser sur la communication pour défendre l’ensemble des agriculteurs, car au-delà du bio, il s’agit de défendre l’intérêt commun et l’agriculture française en général. En effet, selon moi, le bio ne s’oppose pas à l’agriculture conventionnelle. Il vient simplement compléter et enrichir nos formes de productions et répondre à une attente sociétale forte. C’est en ce sens que je serai force de proposition, pour faire avancer les lignes et la réglementation. De nombreux dossiers sont d’ailleurs urgents. Ils concernent notamment l’importation de produits bio étrangers non soumis aux normes européennes. Il y a un grand laxisme du gouvernement de ce côté-là. En effet, on ne peut pas défendre les produits français si nous nous laissons envahir par des produits qui ne respectent aucune des règles et normes françaises en matière de seuils et d’usage de produits phytopharmaceutiques...

Merci Frank et bienvenue au sein de la section Bio !

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