Quel bonheur de faire une moisson avec les conditions météo que nous avons connues cet été ! Un stress de moins pour récolter le fruit du travail d’une année et un avantage certain pour la qualité de la récolte. Si les rendements ne sont pas là, la qualité et les prix devraient compenser et faire en sorte que le cru 2018 soit meilleur que ceux des deux années précédentes. Par contre, du côté des éleveurs, nous ne sommes pas rassurés : les Etats Généraux de l’Alimentation (EGA), censés rétablir une meilleure répartition des marges entre les différents maillons de la filière ont fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose ; oubliés, les grands principes et les bonnes idées du départ. Côté positif, l’été avait pourtant bien commencé, l’équipe de France nous ayant enchantés pendant un mois pour nous offrir cette belle victoire qui, que l’on soit amateur ou pas, a apporté un peu de patriotisme au sein du pays. Hélas, la suite de l’actualité ne fut pas très glorieuse : n’ayant plus rien à se mettre sous la dent, les médias nous ont ressorti une affaire, l’affaire Benalla, ayant eu lieu au mois de mai. Si cela fait partie de leur job, que dire du comportement des députés suite à cette affaire ? Cela ressemblait plus à une opération "m’as-tu-vu" ou de reconquête, chaque parti politique étant monté au créneau pour montrer qu’il existait encore. Quel piètre spectacle nous avez-vous offert pour une affaire qui regarde la justice, mais n’a rien à faire pendant trois semaines à l’Assemblée nationale. Mesdames et Messieurs les députés, si vous voulez encore attirer les électeurs, défendez les intérêts des Français, et notamment des agriculteurs, car c’est bien pour cela qu’ils vous ont élus. Comme nous aurions aimé que vous mettiez autant de hargne, autant d’énergie pour défendre cette loi sur les EGA, pour défendre le revenu des agriculteurs, pour défendre cette agriculture qui est un "gros gâteau non partagé" (E. Macron), pour faire en sorte que l’agriculture française redevienne compétitive et retrouve sa place à l’exportation, pour que la France retrouve sa place dans l’économie mondiale. Car elle vient de perdre une place, cela vous a-t-il échappé ? Là, vraiment, vous auriez rempli votre rôle et nous vous en aurions été très reconnaissants. Michel Legrand, Président de la Chambre d'agriculture du Calvados

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