Alors que les parlementaires européens viennent de voter une résolution visant à limiter le transport des animaux au sein de l’Union européenne, la Coordination Rurale - qui partage l’objectif de relocaliser l’engraissement et de transporter des carcasses plutôt que des animaux – interpelle les eurodéputés sur les réalités économiques qui obligent aujourd’hui les professionnels de l’élevage à déplacer les animaux sur de longues distances.

« Nous avons tous en tête le bien-être de nos animaux mais ce que semblent oublier nos politiques c’est que sans revenu il nous est difficile de répondre à toutes les nouvelles attentes sociétales » explique Alexandre Armel, responsable de la section Viande de la Coordination Rurale.

La Coordination Rurale s’interroge sur les moyens concrets proposés par les eurodéputés pour atteindre ces objectifs . Comment comptent-ils maintenir la rentabilité des abattoirs de proximité ? Quels outils proposent-ils dans le cadre de la nouvelle PAC pour soutenir les ateliers d’engraissement ? Quelles mesures comptes-ils prendre pour que les éleveurs dépendent moins des exportations vers les pays tiers ?

Il faut enfin souligner que la lutte légitime en faveur du bien-être animal occasionne parfois le contraire de l’effet recherché. Ainsi, l’Union européenne a forcé la France à interdire le transport d’animaux accidentés vers l’abattoir en raison de l’éventuelle souffrance ressentie pendant le transport. Ne pouvant être abattus rapidement, ces animaux vivent des souffrances inutiles sur l’exploitation tout en entraînant pour l’éleveur une perte substantielle de revenu. De même, limiter le transport des animaux européens vers nos proches voisins du pourtour méditerranéen risque d’augmenter les transports transatlantiques issus d’Amérique latine.

Dans la même catégorie

Environnement
Économie
Importations
Évènements