La Coordination Rurale a adressé mi-juillet un courrier aux parlementaires français siégeant au Parlement européen concernant la nouvelle règlementation liée à la traçabilité des animaux d'élevage et notamment des chevreaux.

En effet, la Commission européenne a récemment exprimé le souhait de modifier le règlement santé animale (UE) n°2016/429 par un acte délégué prévoyant par son article 46 que l'identification des chevreaux destinés à la boucherie (soit la très grande majorité) soit électronique à partir du mois d'avril 2021. Cela s’avérerait économiquement dommageable pour les éleveurs caprins. Au moment où les éleveurs se battent pour augmenter le prix des chevreaux de quelques centimes en mettant en place des indicateurs permis par les États généraux de l’alimentation (EGA), tous ces efforts tomberaient à plat par l’obligation d’apposer une boucle électronique à 0,90 €, pour un chevreau qui sera vendu entre 2 et 4 € ! De plus cette charge supplémentaire ne sera pas répercutable sur l’aval et n’aura aucune valorisation pour la traçabilité en lots.

Ce durcissement réglementaire pour la traçabilité de nos animaux d’élevage provoque chez les éleveurs caprins de la Coordination Rurale colère et incompréhension face à une telle incohérence. En effet, la Commission européenne ainsi que l’ensemble des États membres de l’Union européenne se sont montrés favorables à la ratification de l’Accord économique et commercial global (EACG) ou CETA entre l’UE et le Canada. Cet accord n’imposant pas aux éleveurs bovins canadiens de traçabilité individuelle de leurs animaux, pratiquée à l’heure actuelle par lots. Comment peut-on imposer des mesures coercitives aux éleveurs européens quand elles ne sont pas appliquées sur les viandes d’importation ?

Suite à la réunion du 25 septembre de la Commission agriculture du Parlement européen, la Commission européenne s'est montrée encline à amender le texte à condition qu'il n'y ait pas d'altération de la traçabilité. Dans l'attente d'un engagement écrit de la Commission européenne dans ce sens, les députés européens ont jusqu'au 18 novembre pour s'opposer au texte.

 

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