Notre Président de la République et tous les politiques importants que compte la France ont été au salon de l’Agriculture pour y formuler une fois encore de belles paroles et promesses, redonnant un peu d’espoir au monde rural.

La vie a repris son cours dans les campagnes, mais aussi au Sénat. La loi sur les retraites des agriculteurs y a été « bloquée » grâce au recours à l’article 44-3 par la majorité « En Marche ». Il s’agissait de régulariser la situation des retraites des exploitants agricoles, en passant leur minimum retraite de 75 à 85 % du SMIC. Nous sommes les seuls dans cette situation et il faudra encore attendre pour que cela change !

La carte des zones défavorisées a beaucoup de difficultés à être publiée. De grossières erreurs commises et certains secteurs du département de l’Aude oubliés, mettent en péril les éleveurs de la zone de la Piège. Les instances départementales en viennent à questionner Bruxelles afin d’établir si la zone est plate ou pentue ! Comme si nous n’étions pas capables de le savoir nous-même. Il a fallu une étude très coûteuse pour en arriver là !

Les aides MAEC et bio de 2015 devraient enfin être payées d’ici la fin de ce mois. Celles de 2016 nous seront payées en principe d’ici fin juin. Quant à celles de 2017, il faudra attendre peut-être la fin de cette année. II est important de noter que ces aides ont été plafonnées par manque de financements. Pourquoi ces retards et ce manque de fonds ? La faute à qui : Bruxelles, la France, les Régions ?

Notre ancien ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, avait établi de faux budgets pour cacher l’absence de financement de la France pour la PAC 2015/2020. En comptabilité publique, à chaque dépense doit correspondre une recette, ce qui n’a pas été le cas. La commission sénatoriale chargée de vérifier les comptes de l’agriculture a conclu à des « impasses budgétaires » de 754 et 402 millions d’euros, soit au total plus de 1,25 milliard d’euros. Nous ne percevrons pas cet argent ; Monsieur Le Foll, lui, n’encourra aucune sanction ! Notre présidente de région ne cesse de vanter les mérites de notre agriculture régionale bio. Nous sommes les plus forts, les plus grands, les plus beaux, mais grâce à qui ? Depuis que les aides bio sont distribuées par les Régions rien ne va plus !

Une étude sérieuse du budget régional agricole 2017 démontre la faiblesse de l’aide directe bio : 900 000 € au titre du fonctionnement et 1 200 000 € au titre des investissements, versés par la région Occitanie. Soit 2,10 millions d’euros, sur un total de 514 millions d’euros, sont dédiés à l’agriculture régionale. La Région ne consacre donc qu’un peu plus de 4 % de son propre budget à l’agriculture bio, le reste provenant de l’Europe !

Pendant ce temps, les cours mondiaux des céréales continuent de baisser, tout comme le prix de la viande et du lait. Mais les consommateurs, eux, constatent que les prix ne cessent d’augmenter. Les industries agroalimentaires et la grande distribution s’en mettent plein les poches !

L’agriculture française est dans un très mauvais état : pas de perspectives, des prix de vente en dessous des prix de revient, des paiements très tardifs, aussi bien pour les aides PAC, que pour les acheteurs et les coops. Les stocks grossissent, la consommation de viande décroche, les ventes de céréales s’écroulent. Heureusement, la nouvelle loi sur les prix agricoles va nous sauver, mais peut-on vraiment y croire ?

Enfin un peu de pluie sur notre département, c’est une bien maigre consolation. Comme on dit en occitan :

« Il pleut sur ceux qui sont déjà dans la mouise »

On voit le résultat de la PAC, à la CR nous voulons des prix pas des primes. Il faut arrêter avec la vocation exportatrice de l’Europe, nous ne pouvons pas comparer nos coûts de production moyens avec ceux de nos concurrents. Les producteurs ont bien compris que l’exportation sur le marché mondial est contraire à leurs intérêts car elle ne leur permettra jamais de vivre du fruit de leur travail ! Nous voulons changer tout ça, et à la CR nous avons des idées.

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