Le 26 juillet 2022, a eu lieu la réunion sur l’évolution du système de suivi des surfaces agricoles en temps réel de la future Politique agricole commune (PAC) 2023/2027. Dans le cadre de la nouvelle programmation de la PAC, 2023/2027, le suivi des surfaces agricoles en temps réel ou monitoring a évolué. Le sujet a fait l’objet d’une réunion au lycée agricole de Tilloy, Jean-Louis Fenart, président de la Coordination Rurale du Pas-de-Calais, s’y est rendu. Il nous en dit plus.  

Isis, le satellite photographe…

Le satellite Isis prendra des photos tous les 3 jours afin d'analyser la nature des cultures et de détecter certains actes techniques sur les parcelles. Mais il n’a cependant pas la capacité de faire les mesures de surface. L'ASP transmettra, le cas échéant, les anomalies aux DDTM et demandera aux agriculteurs de prendre des photos avec leur téléphone aux points demandés puis de les transmettre. Ils auront 15 jours pour envoyer leurs photos et, éventuellement, corriger leur PAC avant d’éventuelles pénalités. Pour le moment, les iPhone ne sont pas encore compatibles avec l’application.

Mais alors, cette application est-elle bénéfique ?

Actuellement, quelques dizaines d'agriculteurs testent ce dispositif en lien avec la DDTM. Jean-Louis Fenart, a décidé de les rejoindre pour connaître plus précisément les failles de cette application. « Une fois de plus l'administration fait porter sur les agriculteurs le poids des contrôles avec l'obligation d'avoir un smartphone et une formation.  Il leur faudra être vigilants sur les zones non productives comme les coins de champs de pommes de terre, les dépôts de fumiers et amendements, mais aussi les emblavements tardifs comme les haricots verts en première culture semés en juillet, qui ne sont pas compatibles avec les couverts obligatoires » relève-t-il. Il faut savoir que, le suivi des SIE (Surface d’intérêt écologique) et CIPAN (Culture intermédiaire piège à nitrates) ne sera pas opérationnel avant 2023. D’après Jean-Louis Fenart, l’application n’est pas compliquée d’utilisation et permet tout de même de sécuriser tout le monde. Ce ne sera plus des contrôles aléatoires, mais pour tous !

Mais quel va en être le prix  ?

Il est en effet fondamental de connaître le coup annuel de l’usage de l’outil pour l’ensemble des producteurs français. La crainte est que cette application va coûter cher en comparaison d’aides PAC dont le montant continue toujours de baisser ! Sandrine Anquetil de la Coordination Rurale de la Somme réagit : « On va passer son temps à s’autocontrôler ! Ce n’est pas gratifiant pour un agriculteur, on nous rajoute du stress et un mal être supplémentaire ». « Foutez-nous la paix et laissez-nous travailler en faisant en sorte que tous les agriculteurs vivent de leurs productions ! C’est une application qui va faire vivre des parasites, mais certainement pas les agriculteurs, en plus d’enlever nos libertés ! » rajoute Sandrine Anquetil. « Aucune autre profession ne pourrait accepter un contrôle aussi précis et aussi fréquent, qui représente à la fois un manque de confiance mais également un suivi de nos interventions par une commission bien loin de la réalité des agriculteurs et des différences régionales ! » ajoute Patrick Legras, membre de la Coordination Rurale de la Somme.

C'est, hélas, la feuille de route de la Commission européenne.

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