Alors que certains voudraient une définition rigoureuse et restrictive pour encadrer le statut d’agriculteur, la section Jeunes de la Coordination Rurale estime que cette vision radicale met en danger la plupart des agriculteurs en cours d'installation, les pluriactifs ou en reconversion. Elle préfère défendre de son côté ce qui est l’une des forces de l’agriculture française : sa pluralité et sa diversité !

Une définition claire et précise pour un débat apaisé

Afin de ne pas créer de tensions supplémentaires dans une profession qui voit le nombre de ses actifs se réduire comme peau de chagrin, la section Jeunes de la Coordination Rurale plaide pour une définition se rapprochant de celle formulée au niveau européen : est agriculteur toute personne formée ou dotée d’une expérience professionnelle suffisante, exerçant une activité agricole telle que définie dans la loi, qui assume les risques liés à son exploitation, prend des décisions et paye ses cotisations sociales, assurances et autres charges. Le contrôle des structures et les Safer sont là pour poser les limites. La programmation de la PAC 2023-2030 est celle qui va devoir relever le défi d’un départ à la retraite massif, potentiel risque pour la production française. Face à ce constat, que voulons-nous ? Une poignée d’exploitations hyper spécialisées ou bien toute une palette de producteurs et de productions, tels que les défend la CR avec la notion de liberté d’entreprendre ?

Vers un statut du « nouvel installé » plutôt que celui « jeune agriculteur »

Aujourd’hui, près de 40 % des agriculteurs s’installent sans les aides, que ce soit parce qu’ils les refusent ou qu’ils ne peuvent pas / plus y prétendre. La section Jeunes de la Coordination Rurale prône une simplification du parcours à l’installation, véritable parcours du combattant pour beaucoup de candidats. Face au maintien de l’enveloppe, la CR se montre favorable à un socle national afin d’éviter les distorsions et milite pour plus de souplesse concernant l’âge de la première installation (quid des quadragénaires et des reconversions professionnelles). Sans politique d’installation ambitieuse, qui pour certains représente une menace, nous n’arriverons pas à passer outre le défi du renouvellement des générations. Comme le proposent la Commission européenne et le Parlement en évoquant « l’installation de jeunes et de nouveaux agriculteurs » et le « lancement et développement de jeunes entreprises durables », nous aurons besoin de toutes les vocations pour construire l'agriculture de demain.

JA : une position radicale… mais seulement pour les autres !

La section Jeunes de la CR rit jaune face au décalage indécent qui réside, encore une fois, entre le discours tenu par le syndicat Jeunes Agriculteurs et son propre fonctionnement.

Que ce soit dans son rapport d'orientation ou dans ses propositions pour le nouveau PSN, Jeunes Agriculteurs plaide donc pour une définition rigoureuse de l'agriculteur « actif » ou du « véritable » agriculteur. Celui-ci doit notamment « Réaliser un volume d’activité justifiant un exercice à titre professionnel » impliquant de « ne pas dépasser un seuil de revenus extérieurs » et de « consacrer un minimum de son temps de travail à l’entreprise ». Par ailleurs, pour JA, le jeune agriculteur est un véritable agriculteur lorsqu'il a, entre autres, « suivi le dispositif d’accompagnement à l’installation ».

Nos collègues militent donc pour une définition rigoureuse du métier d’agriculteur… Tandis que, dans leurs propres rangs, certains de leurs responsables sont littéralement happés par de nombreuses et hautes responsabilités à l’extérieur de leurs fermes, responsabilités leur conférant un revenu substantiel sans aucune mesure avec le niveau de revenu obtenu... par l’exercice d’une activité agricole dite à temps plein ! Merci donc de laisser la parole aux vrais agriculteurs !

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