À l’occasion du dernier Conseil d’administration du SEMAE, la décision d’augmenter la CRIV (cotisation pour la recherche et l’innovation variétale, combattue par la CR dès sa création) qui passera de 0,90 € par tonne à 1,05 € par tonne (soit + 15 %) a été mise au vote : seul Philippe Ribault, représentant de la Coordination Rurale et président de la Coordination nationale pour la défense des semences fermières (CNDSF), s’est opposé à cette décision.

Lors de l’achat de semences certifiées, l’avoir de cotisations fait à l’agriculteur (la remise symbolique de CRIV, puisque l’agriculteur a déjà acheté des semences) est aussi augmenté, et passe de 5 € par quintal à 5,25 €, ou de 1,07 € par dose à 1,12 € par dose, soit une hausse de 5 %. Ainsi, la taxe augmente plus vite que la ristourne ! La hausse de cette taxe est injuste et rien ne la justifie. Non seulement les agriculteurs paient le travail de sélection lors de l’achat de leurs semences certifiées, mais en plus, ils doivent aussi payer à chaque livraison de leurs récoltes !

Les semences de fermes représentent un outil de résilience de notre économie agricole, en garantissant une disponibilité quasi immédiate de semences adaptées à leurs terroirs et territoires, et permettent des rendements équivalents aux semences certifiées. Le travail de sélection est aujourd’hui confisqué par quelques semenciers obtenteurs qui nous facturent ensuite leur prestation via une taxe sur les productions. En outre, avec l’utilisation généralisée de variétés hybrides pour de nombreuses productions (on pense particulièrement au colza, tournesol et maïs), il n’y a plus de recherche de variétés en lignées pures. Cela conduit à une impossibilité de réutiliser les graines d’une année sur l’autre, et rend la situation encore plus critique en matière de dépendance à des semences importées !

France Grandes Cultures et la Coordination Rurale luttent pour le droit de ressemer librement et gratuitement les semences issues des récoltes des paysans et demandent : • La suppression pure et simple de la CRIV : l’innovation variétale doit être financée par le seul achat de semences certifiées, au moment de l’achat. • Une obligation de recherche sur des variétés en lignées pures lors de l’obtention de variétés hybrides : cela est nécessaire pour développer la résilience de l’agriculture, et la capacité des agriculteurs à réutiliser leurs semences d’une année sur l’autre.

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