La France est soumise à un déficit de précipitations sans précédent depuis le 1er janvier 2022. Après quelques épisodes orageux, la sécheresse repart de plus belle en cette fin août, couplée à des températures très excédentaires.

Une pénurie de fourrage

Plusieurs alertes sur la production de fourrages ont été émises dès fin février, mentionnant déjà des conséquences catastrophiques sur la repousse prairiale en cas de sécheresse prolongée. Cet avertissement s’est malheureusement révélé exact : de nombreux éleveurs sont aujourd’hui à court de fourrages, et les prairies sont à sec. « Pour le maïs grain (destiné à l’alimentation animale, NDLR), nous notons une baisse de 18 % en août, comparé à 2021. Les prairies permanentes affichent une chute de 21 % pour la production d’herbe, ce qui aura des répercussions importantes pour les éleveurs, déjà contraints de prélever dans leur stock de fourrage de l’hiver », a noté Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, lors du comité de suivi de la situation de sécheresse dans le monde agricole qui s’est tenu le 22 août dernier. « Ces chiffres sont toutefois peu représentatifs car ils cachent de nombreuses disparités. En effet, par endroit les agriculteurs accusent 100 % de perte de production de maïs ou de fourrage » souligne pour sa part Frank Olivier, responsable de la section Bio à la Coordination Rurale.

Le bio : oublié dans les mesures annoncées

Ainsi, face ce phénomène persistant de sécheresse, le ministre a présenté de nouvelles mesures de soutien afin de renforcer les aides pour les agriculteurs et d’apporter de la visibilité sur les soutiens à venir. Parmi elles, il a notamment annoncé : • La mobilisation du régime des calamités agricoles pour les cultures éligibles ; • Le renforcement des avances versées dans le cadre de la PAC, en octobre • L’activation des dispositifs de droit commun comme le report des cotisations sociales et l’exonération des taxes sur le foncier non-bâti. « Ces mesures vont dans le bon sens. A noter toutefois qu’aucune d’entre elles ne concernent spécifiquement les agriculteurs bio » regrette Frank Olivier.

Des dérogations nécessaires 

Face à cette situation sans précédent, les agriculteurs bio sont pourtant très largement pénalisés ! Certains d’entre eux voient même leurs cahiers des charges impossibles à remplir. C’est notamment le cas des éleveurs dont les animaux doivent impérativement être nourris à l’herbe. C’est pourquoi, compte tenu de l’absence de disponibilité en foin bio, la Coordination Rurale demande que leur soit accordé rapidement des dérogations pour acheter du fourrage conventionnel. « Permettre aux agriculteurs bio d’acheter de la paille et du fourrage est le seul moyen d’éviter la décapitalisation des animaux faute de nourriture, et l’anéantissement de leur outil de production. C’est du simple bon sens ! » confirme Frank Olivier, responsable de la section Bio à la Coordination Rurale.  

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