Le 5 novembre, Florian Bernard (secrétaire) et Fabrice Kilbourg (trésorier) de la Coordination Rurale de la Moselle (CR 57) ont échangé avec Madame Nicole Trisse, députée de la 5e circonscription de Moselle, au sujet du Référendum d’initiative partagée (RIP) sur les animaux. La CR 57 avait souhaité ce temps d’échange avec une élue qu’ils considèrent comme attachée à la ruralité, pour comprendre son soutien à une démarche vue par les éleveurs comme le cheval de Troie des antispécistes.

Mme Nicole Trisse s’est elle-même considérée comme une défenseure des agriculteurs, mais aussi comme attachée au bien-être des animaux. Elle a réaffirmé son soutien aux agriculteurs, rappelant qu’aucun agriculteur n’a intérêt à maltraiter ses animaux. Elle s’était expliquée sur sa décision de soutenir le RIP animaux dans un courrier adressé au président de la Chambre d’agriculture, et reconnaît qu’elle aurait dû l’envoyer également aux autres organisations professionnelles agricoles.

Pour Madame la Députée, le RIP, qui comporte 6 articles sur le BEA, a eu le mérite de faire avancer les choses sur 4 points qu’elle considère d’un autre temps (animaux sauvages dans les cirques, delphinariums, élevage de visons ou chasse à la glue). Sa signature était un message d’alerte au gouvernement, et les choses ont bougé. Pour Madame Trisse, le RIP n’est plus un sujet d’actualité, la population a eu ce qu’elle voulait sur les sujets hors agricoles.

Sur les 2 autres articles relatifs à l’élevage, ils étaient effectivement ubuesques. L’un veut interdire l’élevage des animaux de rente en cage, case, stalle ou box, et pour Madame Trisse, on ne peut l’envisager car cela signifierait la fin de l’élevage en intérieur. Quant à l’autre sur les besoins des animaux, il est trop vague et trop restrictif.

Florian Bernard, a rappelé l’inquiétude des éleveurs face à la viande de synthèse, et que le fondement du RIP est de vouloir la fin de l’élevage et la fin de la viande carnée. Les personnes derrière ce RIP sont mal intentionnées et voudraient imposer un mode de vie de façon masquée. Fabrice Kilbourg a voulu faire prendre conscience à Madame la députée, que derrière ce RIP, il y avait une tentative de manipulation de l’opinion publique à des fins économiques pour certaines personnes.

Il a rappelé qu’au cours des 20-30 dernières années, il y a eu de réels progrès : « ce que l’on observe aujourd’hui, c’est que l’opinion reproche aux agriculteurs les pratiques d’il y a 20-30 ans. Quand on discute avec certaines personnes, on a l’impression qu’ils ont loupé un train. L’agriculture a fait de réels progrès, sur l’élevage, les mises aux normes, le logement des animaux. Mais on arrive parfois à des situations ubuesques : j’avais un veau malade, et je suis d’accord qu’il faut réduire les antibiotiques, mais il a fallu faire un antibiogramme, puis le vétérinaire n’avait pas le médicament, qu’il a fallu commander, et quand il est revenu, le veau était mort. Le bien-être oui, mais on arrive à des situations limites… »

La CR 57 remercie Madame Trisse pour cet échange, et restera vigilante sur les suites de ce référendum, tout comme sur les initiatives parlementaires qui pourraient tenter de limiter les activités d’élevage.

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