Lors d’une journée organisée par la CR 43  le 25 octobre dernier, Véronique Lefloc’h, secrétaire générale de la Coordination Rurale et représentante de l’organisation des producteur de lait (OPL), intervenait dans la Haute-Loire à Cayres devant une trentaine d’éleveurs laitiers.

Le matin, une visite d’exploitation  au GAEC du Velay à Cayres a permis de faire un bref historique sur la filière lait et les problématiques rencontrées par les éleveurs depuis plusieurs années. M. MAZET, adhérent à la CR43 depuis dix ans explique son parcours. "En 2009, j'ai fait la grève du lait et cela a été un fait déclencheur de changement sur mon exploitation. J'ai décidé de mettre dehors toutes les organisations en lien avec la FDSEA: changement de banque, d'assurance, et de cabinet comptable et j'en suis très content aujourd'hui."

En conséquence directe des coûts de production et de la rémunération insatisfaisante, de moins en moins d'agriculteurs s'installent en Haute-Loire. Comme l'a évoqué M. MAZET: "dans 10 ans, sur les 28 exploitants situés sur la commune de Cayres, il n'y en aura plus que 2". Quel avenir pour les territoires ruraux qui sont animés essentiellement par les acteurs du monde agricole?

Suite à cette visite sur le terrain, une réunion publique a été animée par Véronique LE FLOC'H sur la situation critique de la filière laitière française et européenne et par Christian CONVERS qui est venu témoigner de son expérience en tant qu'ancien membre de la FDSEA et exploitant laitier dans la Haute-Savoie.

Une situation inquiétante

Après avoir relevé tous les points importants notables dans le paysage laitier depuis la grève du lait de 2009, Véronique LE FLOC'H a exposé la situation de la filière laitière française et les perspectives, qui s’annoncent maussades si il n’y a pas de changement de cap radical. «Il faut aujourd’hui arrêter de faire la course à la surproduction à destination de l’export, tous les grands bassins producteurs à l’échelle mondiale sont en concurrence, ce qui profite essentiellement aux industriels et non aux producteurs » annonçait-elle. La responsable de la section lait a rappelé qu’en 7 années, les industriels laitiers ont réalisé 8 années de chiffre d’affaire, soit 190€/1000L supplémentaires. Si ne serait-ce que la moitié de cette valorisation supplémentaire était reversée aux éleveurs, cela leurs permettraient d’être payé un prix décent.

Les éleveurs présents, ne comprenant pas le manque d’ambition de certains en terme de valorisation de nos produits et pour l’avenir de nos exploitations, ont rappelé la nécessité d’une solidarité entre éleveurs. La régulation via le programme de responsabilisation face au marché (PRM) de l’European Milk Board (EMB) est le seul outil viable permettant de sortir les éleveurs laitiers de cette spirale et enfin rémunérer le lait à sa juste valeur, c’est à dire à 450€/1000L .

  L'intervention de Véronique LEFLOC'H est à retrouver ici en vidéo.

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