Lors d’une réunion ayant eu lieu le 16 octobre dernier, Véronique Lefloc’h, secrétaire générale de la Coordination Rurale et représentante de l’organisation des producteur de lait (OPL), intervenait dans les Ardennes à Le Chesne (08) devant une trentaine d’éleveurs de diverses tendances et démarches comme FaireFrance.

L’objectif de la réunion était d’exposer la situation critique de la filière laitière française et européenne, de retracer les principaux événements survenus depuis la grève du lait de 2009 et enfin et surtout de présenter les solutions de la Coordination Rurale pour sortir de cette crise qui dure depuis trop longtemps.

Une situation inquiétante

« La production mondiale excède de 5,5 % la consommation, et les principaux contributeurs sont la Nouvelle-Zélande, l’Union Européenne et les USA » indiquait Véronique Lefloc’h. Pour rappel, l’UE-28 a été la principale contributrice à la surproduction mondiale entre 2014 et 2017 avec 14 millions de tonnes supplémentaires par rapport à 2013, soit +8,6 % de sa production totale ! La responsable de l’OPL de la CR a rappelé que la surproduction européenne se retrouve stockée sous forme de poudre via l’intervention, et coûte rien qu’en frais de stockage quelques 10 millions d’euros chaque année. Ces stocks encore très conséquents sont un argument offert aux industriels leur permettant de payer le lait moins cher aux producteurs et leur rapportant gros : 10 milliards d'€ sur un an au niveau européen sur la base d'un sous paiement de 70€/1000 litres ! Les éleveurs présents, ne comprenant pas le manque d'ambition de certains en terme de valorisation de nos produits et pour l'avenir de nos exploitations, ont rappelé la nécessité d'une solidarité entre éleveurs.

Le président de la Coordination Rurale des Ardennes, Francis Closquinet, éleveur laitier lui-même, indiquait que « la régulation via le programme de responsabilisation face au marché (PRM) de l’European Milk Board (EMB) est le seul outil viable permettant de sortir les éleveurs laitiers de cette spirale et enfin rémunérer le lait à sa juste valeur, c’est à dire à 450€/1000L ».

Dans la même catégorie

Grand-Est
Grand-Est
Grand-Est
Grand-Est