La Coordination Rurale Paca était présente au dernier Cropsav section animale du 5 décembre dernier. En voici le compte-rendu :

1/ Rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR)

Contexte

L’IBR est une maladie des bovins due à un herpès virus. Une fois infecté, le bovin développe des anticorps et devient séropositif (animaux dits « positifs »). Le virus n’est pas complètement éliminé par l’animal et se réactive lors d’une baisse d’immunité ou lors d’un stress. Telle est la raison pour laquelle les animaux positifs sont vaccinés. Dans les troupeaux très atteints, l’ensemble des animaux sont vaccinés pour éviter de nouvelles contaminations, et ils sont ainsi tous considérés comme positifs.

La situation en Paca

Début décembre, sur 1 280 ateliers, 721 ateliers étaient indemnes, 221 en cours de qualification, 69 en assainissement sans positif, 228 en assainissement avec positifs et 36 autres. 74 % devraient être qualifiés d’indemnes en mai 2017, 80 % en mai 2018. Dans la région, existent 3 situations différentes :

  • manades et ganaderias : beaucoup d’ateliers en assainissement avec positifs ;
  • laitiers : beaucoup d’ateliers indemnes ;
  • allaitants : une grande partie d’indemnes.
  Sur 5 703 bovins positifs, 4 853 se trouvent en manades et ganaderias (85,1 %), 795 en allaitants (14,1 %) et 55 en laitiers (0,1 %).

La mise en œuvre de l’arrêté ministériel du 31 mai 2016 a pour but de renforcer les mesures afin d’aboutir à l’éradication, les principales mesures étant l’interdiction de vente pour l’élevage d’animaux positifs et la généralisation du système de qualification. Certains articles de l’arrêté comportent des mesures de transition qui ont été validées lors du Cropsav.

Article 7 : la prophylaxie

Bovins allaitants : contrôles sur les animaux de 24 mois pour les cheptels indemnes et en cours de qualification, et sur les animaux de plus de 12 mois pour les autres. Les mesures transitoires proposent que lorsqu’un cheptel en cours d’assainissement a éliminé tous ses animaux positifs, la prophylaxie puisse être réalisée sur les seuls animaux de plus de 24 mois. L’objectif est d’inciter l’élimination rapide des cheptels avec peu de positifs et de conserver une gestion homogène par campagne. Cette mesure, à laquelle la CR Paca était favorable, a été adoptée.

Article 8 : en cas de bovins positifs en prophylaxie

Si un animal est confirmé positif, le cheptel devient « non conforme » et doit faire l’objet d’un contrôle complémentaire sur les bovins âgés de 12 à 24 mois. La mesure de transition propose que si la situation du cheptel le justifie, le GDS proposera à l’éleveur le dépistage des animaux de 12 à 24 mois, sinon le contrôle se fera sur des bovins de plus de 24 mois. Il est ainsi proposé de repousser l’application du contrôle des animaux de 12 à 24 mois au 31 décembre 2021. Cette mesure, à laquelle la CR Paca était favorable, a été adoptée.

Article 9 : contrôle des mouvements

Tout bovin issu d’un cheptel non indemne doit faire l’objet d’un dépistage sérologique dans les 15 jours précédents son départ. Une dérogation est possible pour les animaux destinés à l’engraissement ou à l’abattoir faisant l’objet d’un transport sécurisé. Elle concerne pour l’instant 30 % du cheptel. Il est proposé d’appliquer immédiatement pour éviter les contaminations de transport pour éviter la circulation d’animaux positifs vers d’autres élevages avec une période « pédagogique » pour changer les habitudes (courrier de rappel par exemple). Cette mesure a été adoptée.

Concernant le contrôle à l'introduction, le double prélèvement ne paraît pas justifié pour la CR Paca, et a minima il devrait être possible d'y déroger en cas de transport sans rupture de charge. Par ailleurs, le point II de l'article 9 prévoit la possibilité de remplacer temporairement le contrôle chez le vendeur par un contrôle chez l'acheteur dans les 10 jours suivants la livraison, alors que le point I de ce même article impose un contrôle dans les 15 à 30 jours suivants la livraison. Ainsi l'animal introduit sera contrôlé deux fois en moins d'un mois, voire en 5 jours. Au-delà de l'aberration de cette mesure, l'éleveur devra supporter les coûts, à savoir environ 30€ pour chacun des contrôles.

Article 10 : dérogation au contrôle d’introduction

Traitée au cas par cas pour l’ensemble des détenteurs. Report au 31 décembre 2021 de l’obligation de contrôle d’introduction pour l’engraissement.

Article 11 : gestion des mélanges (transhumance)

Un bovin positif même vacciné ne doit pas être mélangé avec des animaux négatifs d’autres cheptels (transport et rassemblements) sous peine que les animaux soient classés positifs. Cependant en Paca : - nombre non négligeable de transhumants et estives avec un nombre important d’animaux vaccinés ; - gestion séparée des animaux vaccinés difficile à mettre en œuvre dans certaines situations ; - encourager les groupements pastoraux à interdire la montée des animaux vaccinés lorsque c’est possible. L’objectif est de travailler sur les situations difficiles pour gérer l’échéance 2021. Il est proposé de rajouter « au maximum » jusqu’au 31 décembre 2021 pour laisser libre choix de la date par la préfecture du département. Cette mesure, à laquelle la CR Paca était favorable, a été adoptée.

Cas des manades et ganadérias

Il s’agit d’une filière particulière où les bovins ne se vendent nulle part ailleurs et restent dans la région (prêts de taureaux pour éviter la consanguinité dans les élevages). Dans ce type d’élevage, il y a un problème pour rentrer les animaux. 37 % du cheptel est marqué positif-vacciné et il y a une circulation virale dans certains cheptels. Il y a 15 ans, une vaccination massive du cheptel a eu lieu pendant 2 ans. Certains étalons, voire la majorité, sont vaccinés pour éviter qu’ils ne contaminent leur descendance, ce qui empêche de les faire circuler. Propositions :

  • Possibilité des mouvements d’animaux « valablement vaccinés » dans les cheptels de race 37, 51 et 48.
  • Vaccination à l’aide du vaccin DELETE dans les cheptels avec circulation virale et contrôle sérologique dans les 5 ans, sous réserve du test DELETE.
  • Possibilité d’introduire des bovins de race 51 (taureaux de combat) en provenance d’Espagne ou du Portugal (tous les bovins y sont vaccinés) avec protocole vaccinal à l’arrivée. Les animaux sont bien isolés. Cela concerne très peu d’animaux.
  Ces mesures ont été adoptées.

2/ Information brucellose

La région Paca a été longtemps impactée. Depuis 2003, il n’y a plus de foyers et la vaccination est arrêtée depuis 2008. La France est officiellement indemne depuis décembre 2014. Est effectuée une surveillance programmée (prophylaxie) et événementielle (avortement). La surveillance annuelle consiste à contrôler :

  • 25 % des brebis (min. 50) ;
  • tous les mâles non castrés ;
  • les animaux introduits.

Constat : cela doit être adapté au contexte ; la surveillance événementielle est très faible sauf pour les Hautes-Alpes. Un allègement de la prophylaxie peut être envisagé tout en améliorant la détection précoce.

Les mesures prévues par l’instruction technique :

  • allègement des prophylaxies ;
  • plan de sondage alternatif possible ;
  • troupeaux à risque à identifier : risque d’introduction (flux commerciaux...), de non détection (taux déclaration des avortements…), risque de diffusion (transhumance…)
Avis de l’ANSES du 01/02/216 : pas de risque lié au producteur de lait cru. Avis de l’ANSES du 4/07/16 : Paca considérée à risque.

Par conséquent, il n’y a pas de modification du rythme et modalité en prophylaxie (annuelle, 25 % des brebis, tous les mâles non castrés et tous les animaux introduits). En fonction du contexte local de certains départements, est envisagée l’application d’un allègement au cas par cas.

Une enveloppe financière serait prévue pour l’acte vétérinaire et la vaccination pour la campagne.

3/ Divers

Point sur la situation épidémiologique IAHP H5N8
Situation jusque fin novembre :
  • juin 2016 : 1er cas en république de Touva.
  • entre le 26 octobre et 16 novembre : 21 nouveaux foyers en Europe.
  • 16 novembre : Suisse (autour des lacs).
  • 22 novembre : Danemark.
  • 28 novembre : France.

Renforcement de la surveillance concentrée sur la surveillance événementielle dans la faune sauvage (collecte des oiseaux morts). Volailles domestiques et faune sauvage captive, surveillance clinique (quotidienne). Zones à risque « élevé » : confinement obligatoire avec dérogation possible, interdiction des rassemblements avec dérogations, interdiction de transport et lâcher de gibier, interdiction de transport des appelants. Autres zones dites modérées : interdiction totale de lâcher de pigeons.

Depuis fin novembre : Confirmation d’un foyer dans un élevage de canards en démarrage prêts à gaver sur une commune en zone à risque modéré ; 2 exploitations voisines avec cas de mortalités élevées. Au sein des foyers : zones de protection et de surveillance, investigations en cours, déplacements strictement interdits, exploitations à proximité des voies de passages auront des contrôles vétérinaires. Perspectives : pas de recouvrement du statut indemnes. Avis de l’Anses : probabilité très élevée d’introduction d’oiseaux sauvages infectés en zones à risque, faible risque pour l’homme, pas de transmission par l’alimentation.

Dermatose nodulaire contagieuse bovine

Il s’agit d’une maladie virale, avec une grande résistance dans le milieu extérieur, sensible à la chaleur et aux UV, résistant au froid, avec une incubation de 4 à 14 jours. La transmission se fait par arthropodes préférentiellement mais aussi par voie directe et indirecte. C’est une maladie classée danger sanitaire de catégorie 1. Les symptômes sont : hyperthermie conjonctivite, adénite généralisée, hérissement des poils, nodules arrondies et indolores (tête, coup membres, mamelles), œdèmes très étendus pouvant faire éclater la peau, forme miliaire chez les jeunes… Il peut y avoir des formes graves comme des boiteries, des organes profonds atteints (pneumonie, mort fréquente)... Au 29 novembre 2016, les foyers sont principalement en Grèce, Bulgarie, Serbie, Albanie.

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