Renouvellement des générations : l’Occitanie lance une foncière agricole

Attirer des nouveaux installés sur son territoire, tel est le pari que s’est fixé la région Occitanie en lançant une foncière agricole. C’est ce qu’a affirmé Carole Delga, présidente de région, à l’occasion du Salon de l’Agriculture. En effet, force est de constater, chiffres du dernier recensement à l’appui, que les candidats à l’installation en terre occitane ne sont pas légion. En 2019, seules 62 % des entreprises agricoles cessant leur activité ont transmis leur exploitation, et 39 % des actifs a plus de 55 ans. L’enjeu du renouvellement des générations est particulièrement marqué sur le territoire. Le dispositif de cette foncière agricole vise à faciliter les projets d’installation en agriculture durable. Il s’agit de différer une partie de l’investissement, afin de limiter l’endettement pour l’agriculteur au lancement de l’exploitation et de lui permettre d’investir dans des équipements pour améliorer son outil de travail. Le lancement du projet est prévu pour mai 2022, et sera doté d’un capital de 3,5M€ dans un premier temps. L’enveloppe permettra de réaliser des emprunts auprès des banques pour l’achat des terres, qui seront ensuite mises en location. « Les trois premières années, l’agriculteur paiera un loyer en dessous du prix du marché, les trois suivantes, le prix du marché et, entre la 7e et la 10e année, il devra racheter les terres, au prix auquel elles ont été achetées par la foncière, sans inflation » précise la présidente de Région. Première foncière agricole de France, son objectif est d’atteindre un taux de remplacement de 100 % et de soutenir des projets qui n’auraient pu voir le jour faute de soutien des banques classiques. Si la Coordination Rurale félicite la Région pour son effort en faveur du renouvellement des générations et de l’accès aux terres agricoles. Elle rappelle d’une part, l’importance, pour l’agriculteur, d’être propriétaire de son outil de travail, et regrette d’autre part, que ce dispositif ne soit ouvert qu’aux agriculteurs souhaitant développer un projet durable. Laissant toujours apparaître l’opposition entre agriculture biologique et agriculture conventionnelle.