Une délégation de la CR85 composée de Daniel Pavageau et Guy Marie Clergeau a rencontré le ministre de l'Agriculture qui était en Vendée le vendredi 4 septembre. Julien Denormandie a profité de sa venue pour visiter l'entreprise Carré de Saint-Martin-des-Noyers avant de venir évoquer avec les syndicats agricoles le plan de relance et écouter les remontées du terrain, notamment les graves problèmes de la filière canards.

Devant les parlementaires et les responsables syndicaux vendéens, le ministre a détaillé la répartition des 1,2 milliard d'euros alloués à l'agriculture sur les 100 milliards du plan de relance. Trois objectifs principaux sont ciblés : • renforcer la souveraineté alimentaire ; • accélérer la transition agroécologique pour donner accès à tous les Français à une alimentation saine, durable et locale ; • adapter l’agriculture et la forêt au changement climatique. Or, pour atteindre cette ambition, il est nécessaire d'assurer une meilleure reconnaissance des services rendus par l’agriculture. Pour le ministre, il est primordial de ne pas être dépendant au niveau alimentaire, il faut donc diminuer les importations de soja pour l'alimentation animale. Pour cela, un plan protéines de 100 millions d'euros est prévu. La loi Egalim ne va pas assez loin et n'est pas appliquée dans sa totalité selon lui.

Un effort sera fait aussi pour « recruter » davantage de jeunes, ainsi « L’agriculture de demain ne se fera qu’avec les agriculteurs : alors que la moitié des chefs d’exploitation partiront à la retraite d’ici 2030, le renouvellement des générations est un défi qui nous engage. Notre jeunesse est une chance : les jeunes que nous formons seront les meilleurs ambassadeurs pour réussir la transition agroécologique et assurer notre souveraineté alimentaire. Avec ce plan de relance, nous donnons les moyens à notre agriculture et à ceux qui la font d’entreprendre la reconquête de notre souveraineté alimentaire », a affirmé Julien Denormandie. Pour autant, celui-ci est contre la multiplication des labels qui brouille la communication auprès des consommateurs.

Lors de sa prise de parole, Daniel Pavageau, président de la CR 85, a insisté sur les prix, rappelant que « s'il n'y a pas une hausse des prix rapidement, il n'y aura plus d'agriculteurs dans 10 ans. Il faut revoir la répartition des marges entre tous les maillons d'une filière ; les élevages arrêtent les uns après les autres. Ce qu'il nous faut c'est des prix !». Concernant la crise de la filière canards, le ministre s'est engagé à déclencher toutes les mesures possibles pour pouvoir aider les éleveurs. Daniel Pavageau a profité de cette rencontre pour offrir un pack de lait de la marque « en direct des éleveurs » pour montrer que des initiatives locales existent et fonctionnent. Les représentants de la CR 85 ont trouvé Julien Denormandie dynamique et combatif, mais restent dubitatifs et attendent des actes concrets plutôt que des paroles déjà répétées maintes fois par ses prédécesseurs.

 

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