Le 31 mai dernier Didier Hamard, éleveur laitier à Brigueuil (Charente) conviait une vingtaine d’agriculteurs sur son exploitation pour débattre de la rémunération des producteurs de lait, thème abordé lors du congrès de l’OPL de la Coordination Rurale, en présence de Véronique Le Floc’h, présidente de l’OPL.

Recevoir les collègues chez soi, pour des discours de vérité

À la tête d’une exploitation de 50 vaches laitières en système herbager, Didier Hamard est le premier concerné quant au niveau de revenu des éleveurs laitiers. « J’en ai assez d’entendre qu’il faut augmenter sa production à tout prix afin de compenser avec des prix bas, cela ne doit pas être la seule solution » disait-il pour indiquer ses motivations à accueillir une réunion d’éleveurs sur son exploitation. Véronique Le Floc’h a pu répondre aux producteurs présents autour de la table et revenir sur son intervention dans l’émission Cash investigation du 16 janvier dernier. Au fil des échanges, il est clairement apparu que, lorsque les coopératives s'articulent autour de montages complexes avec de multiples sociétés, les éleveurs ne perçoivent qu’une partie des bénéfices réalisés. Ces outils leurs ont totalement échappé, alors qu’ils sont à l’origine de leur création. Et cette situation est avantageuse aux industriels privés qui en profitent pour ne pas mieux payer !

Réguler plutôt que subir

Le thème de la gestion des volumes a également été abordé au travers les organisations de producteurs : « il faut absolument regrouper les OP en AssOP au minimum à l'échelle de chaque bassin, voire au-delà pour concentrer davantage l'offre, en incluant les coopérateurs, afin de pouvoir avoir une vraie gestion des volumes de lait produits » a pu indiquer Véronique Le Floc’h aux personnes présentes. Pour l’organisation des producteurs de lait de la Coordination Rurale, « il faut une réduction de 3 % de la production laitière sur l’ensemble de l’Union Européenne afin que les producteurs puissent bénéficier de prix rémunérateurs qui se trouvent être aujourd’hui à 450€/1000L ».

La suite du débat s’est orienté vers l’installation des jeunes, et les difficultés rencontrées : « Aujourd’hui, le coût d’installation s’élève au minimum à 6000€ par vache avant même tout nouvel investissement, comment fait-on pour installer les jeunes si le système ne change pas ? » indiquait la présidente de l’OPL.

La situation de certains pays producteurs de lait a conclut la table ronde au travers de la série d’article rédigée dans le cadre de la journée mondiale du lait, afin de montrer que la politique libérale actuelle ne bénéficie à personne, à part peut-être à certains acteurs de la filière...

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