Les maladies des plantes et les ravageurs sont en forte augmentation partout dans le monde. Rien que pour les insectes, l’Inra comptait 2 arrivées de nouvelles espèces par an dans les années 50. L’Institut en dénombre désormais plus de 20 ! Si les agriculteurs ne sont évidement pas responsables de ces infestations ils en subissent les conséquences de plein fouet !

Frelon Asiatique, drosophila suzukii, Xylella fastidiosa, diabrotica virgifera … Les ravageurs pénalisent lourdement les rendements des producteurs ainsi que la viabilité de leurs exploitations. Face à cela, le gouvernement a plusieurs réactions surprenantes : après avoir interdit certains produits phytopharmaceutiques, il supprime aujourd’hui 2 millions de budget à la surveillance épidémiologique ! Cette réduction budgétaire a été confirmée lors de la réunion du Comité national de l’épidémiosurveillance du 11 septembre. Dans le but d’augmenter le budget de la recherche et de l’innovation des techniques et des systèmes agricoles réduisant l’usage des PPP, la suppression de ces 2 millions va se se traduire sur le terrain au niveau des CRE Comités régionaux d’épidémiosurveillance. Concrètement, si on peut se satisfaire d’une recherche d’optimisation des coûts par filière et par culture, la Coordination Rurale déplore totalement la réduction des montants accordés aux observations impliquant une réduction des pièges, des prélèvements et des analyses en laboratoire.

En effet, si l’on souhaite réduire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques la surveillance de ce que l’on cherche à combattre est fondamentale. La CR ne le répétera jamais assez au niveau sanitaire, la prévention et l’action rapide doivent être les maîtres mots.

Comment baisser le nombre d’observations sans remettre en cause la qualité des bulletins de santé du végétal BSV ? N’y a t il pas un risque à se focaliser sur une région ou sur un ravageur laissant se développer des foyers ? Dans ses préconisations pour la santé des végétaux, la Coordination Rurale demande au contraire d’augmenter les moyens pour obtenir des BSV plus fréquents, plus prédictifs de l’arrivée des bioagresseurs et balayant toutes les problématiques du territoire et ce même si la pression parasitaire est faible.

La CR qui a clairement affirmé son désaccord lors de cette réunion a été rejointe par les instituts techniques et l’APCA qui reconnaissent l’absurdité de cette baisse budgétaire décidée par Matignon.

Il faut noter que le CGAAER a été mandaté pour évaluer les conséquences de la baisse budgétaire. Les conclusions sont attendues pour le printemps 2019 soit après la mise en œuvre de la baisse !

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