Avant la rencontre de la profession, aujourd'hui à Paris, avec Lactalis, deux stratégies s'affrontent pour faire face à la crise du lait. Dans le département, où travaillent environ 330 producteurs laitiers, pour un volume (en 2013) de 125 millions de litres, Xavier Palous, le président de la coordination rurale du Tarn et vice-président Occitanie, a dégainé le premier dans une lettre ouverte où il prend le contre-pied de la FDSEA et explique que, la seule solution à la crise laitière, «c'est la régulation européenne».

«Il est regrettable de constater, explique-t-il, que les récentes manifestations ne se focalisent que sur Lactalis alors que celle-ci ne collecte, finalement, que 20 % de la production française. Je pense que nous nous trompons de cible. C'est à la Commission européenne d'agir en mettant en place une politique de régulation de la production et donc des marchés qui stoppent cette course aux prix bas qui nous tue à petit feu. Aujourd'hui, les producteurs travaillent à perte et pour cause, le prix du lait n'arrive plus à couvrir les coûts de production.

Si nous voulons sauver l'élevage français, il est grand temps de donner un prix respectable, un prix à la hauteur de notre travail. Un prix qui nous permette de vivre tout simplement. Aujourd'hui, il est triste de constater que le premier syndicat de France n'argumente toujours pas dans ce sens. Il est également dommage de voir l'agrobusiness prendre le pouvoir».

«On veut un prix juste»

Mais Ludovic Marlot, le secrétaire général de la FDSEA et responsable de la section lait, n'en démord pas : « Il faut d'abord que Lactalis vienne négocier !» Cela dit, il avoue ne pas être très optimiste quant à la réunion d'aujourd'hui à Paris. «Nous, tout ce qu'on demande, c'est un prix juste pour couvrir les charges de production et rémunérer les éleveurs. Lactalis ne représente peut-être que 20 % de la production mais c'est le numéro 1 mondial, avec des usines dans le monde entier. C'est celui qui paye le moins bien. C'est sûr, il y a un cours mondial mais, entre, il y a quelqu'un qui prend la marge. La commission européenne met des moyens en œuvre mais c'est aux états membres de choisir ce qu'il y a lieu de faire. Certains ont des aides, d'autres pas. Le prix, c'est une chose, mais les charges de production sont différentes d'un pays à l'autre. C'est très compliqué pour les laitiers. Mais pas seulement. Les trésoreries sont au plus bas et on ne sait pas quand on verra le bout du tunnel !»

Article paru dans la Dépêche du 25/08/16

Dans la même catégorie

CR 81
Occitanie
CR 81
CR 81