La Coordination Rurale du Var, représentée par Max Bauer, a tenu à affirmer son fort mécontentement lors de la dernière réunion PNA tortues (Plan d'action national en faveur de la tortue d’Hermann). La CR 83 a été rejointe par l’ensemble des organisations agricoles qui n’ont pas hésité à exprimer leur colère envers les services de l'État, techniciens, scientifiques et les associations environnementales sur la finalisation de la carte de sensibilité de la tortue d'Hermann dans le Var.

En effet, cette carte est établie sur des bases scientifiques non avérées. La CR souhaite connaître la méthodologie utilisée et surtout avoir la preuve que l’ensemble des opérations ait été effectué en toute légalité. Comment ont-ils pu respecter le droit de propriété sur les terrains privés lors des observations et comptage de l’espèce et des habitats ?

Les intervenants nous ont fait savoir que la carte actuelle est imprécise et basée sur des données non extensives. Elle pourrait évoluer tous les trois ans environ, car elle s’appuie sur des extrapolations des habitats et des fonctionnalités. Les organisations professionnelles agricoles ont tenu à rappeler que le monde agricole ainsi que la Chambre d’agriculture,n’avaient pas été associés à la concertation. La CR 83 est,très inquiète concernant le groupe de travail N°1 copiloté par la DREAL PACA et la DDTM sur la réflexion de la doctrine (ou politique) départementale en matière d'application de la réglementation de l'autorisation de défrichement dans les zones sensibles.

Nous avons tenu à affirmer avec détermination les forts risques que faisait peser la DDTM sur les agriculteurs en prenant en compte la carte de sensibilité comme un outil de décision. Nous refusons que les porteurs de projets agricoles supportent financièrement les éléments d'analyse précis des préconisations lors de la demande de défrichement d'une parcelle. Ce type de comportement décourage fortement les porteurs de projets et leur développement économique. La CR 83 préfère encourager des méthodes agricoles adaptées à la tortue notamment pour la mise ou remise en culture de friches. Cependant, l’objectif final de certains experts et scientifiques, soutenus par des associations intégristes écologistes, est bien d’interdire toute remise en culture des terres agricoles non cultivées.

Il ne faut pas prendre nos terres agricoles pour des laboratoires d’expérimentation à ciel ouvert. Cela est totalement inadmissible ! Nous pouvons avoir une certaine inquiétude sur les demandes d’autorisation de défrichement en zone rouge lorsque les chiffres présentés entre la période 2012 et 2016 sont seulement de 25 à 30 demandes. La CR 83 rappelle que 35 000 ha de terres agricoles doivent être retirés de la carte afin que cela ne nuisent pas au développement de l’agriculture. Ils représentent des enjeux économiques vitaux pour nos territoires avec notamment la remise en productions viticoles ainsi que le développement de productions de maraîchage, d'oliveraies et de châtaigneraies...

La Chambre d’agriculture et la FNSEA semblent vouloir s’orienter vers la possibilité de compensations proposée par l’administration, car le PNA prévoit la mise en place de mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) de type biodiversité. Il ne faut pas que les mesures compensatoires soient des contraintes techniques et économiques parfois insurmontables pour les agriculteurs.

La CR 83 veut aussi rappeler aussi que lors de la mandature précédente, la Chambre d’agriculture a officialisé et signé avec le représentant de l’État un programme de stratégie offensive pour un plan de conquête et reconquête du foncier agricole et forestier ou friches à la hauteur des besoins des filières. Il serait très préjudiciable de faire coïncider ou chevaucher ces deux dossiers.

Pour la CR 83, il n’y a pas d’agriculture durable sans durabilité économique et pas de développement durable sans agriculture durable ! La CR 83 a toujours estimé bien plus cohérent d’inscrire la rémunération des services environnementaux rendus par l’agriculture dans le prix payé à l’agriculteur. Une écologie intégriste peut avoir des conséquences désastreuses et aller à l’encontre des buts recherchés.

Il est essentiel de rappeler que les agriculteurs aiment la nature et sont les principaux acteurs de l’aménagement des territoires. L’agriculture et l’environnement sont loin d’être antinomiques. La CR 83 se méfie des postures dogmatiques : l’agriculture cultive la vie et la biodiversité. L’écologie n’est pas une affaire de croyance mais d’exactitude scientifique, qui ne doit être guidée ni par des convictions personnelles, ni par des considérations financières mais dans le seul souci du progrès de l’humanité et du respect de son environnement.

Dans la même catégorie

CR 83
Provence Alpes-Côte-d'Azur
CR 83
Provence Alpes-Côte-d'Azur