Les agriculteurs des Hautes-Alpes n’en veulent pas !!! « Le plan sécheresse des Hautes-Alpes, s’il est maintenu en l’état, va être lourd de conséquences pour toute la filière durant les trois prochaines années » dénonce Marine Gohier, éleveuse de porcs à Montmaur et membre du conseil d’administration de la Coordination Rurale du 05.

Un plan de restriction en eau

Actuellement en révision, ce plan encadre les restrictions d’eau concernant les usages domestiques, industriels et agricoles, pour les trois ans à venir. Il est établi afin de faire face à une situation de sécheresse estivale anormale, par la prise de mesures restrictives exceptionnelles. Un dispositif auxquelles s’opposent les agriculteurs du département. Une grande partie du développement de l’économie agricole des Hautes-Alpes repose, en effet, sur l’irrigation, souligne la jeune agricultrice. « L’intégralité de nos parcelles en labourage nécessitent des moyens d’arrosage. Or, en temps normal, nous sommes déjà restreints dans l’utilisation de l’eau. Si ce plan est appliqué, cela risque donc d'être très compliqué ».

Un déficit hydrique important

D’autant plus que le département accuse un déficit hydrique important, de près de 60 %. « Cette année, il n’y a quasiment aucune réserve de neige sur les sommets, alors que d’habitude, la couche en altitude permet d’approvisionner tout le bassin gapençais en eau, jusqu’à l’été ». Une situation exceptionnelle, avec moins de 40 millimètres de précipitations comptabilisés, faisant apparaître le spectre de la sécheresse en ce début de printemps.

Un plan inadapté

Le plan est par ailleurs jugé inadapté à l’agriculture de montagne. « Dans les Hautes-Alpes, les sols sont calcaires et très caillouteux; ils ne retiennent absolument pas l’eau, qui finit par retourner à la mer. Sans arrosage, c’est l’ensemble de la filière qui est menacée. De nombreux agriculteurs cultivent en effet du foin et des céréales pour nourrir leurs animaux. Si nous n’avons pas de quoi alimenter les troupeaux, il nous faudra acheter. Or, dans un contexte de crise énergétique et de tensions sur les approvisionnements, liés à la guerre en Ukraine, les céréales sont devenues inabordables. Les prix flambent ! » rappelle la jeune agricultrice. A l’aube d'une crise alimentaire et énergétique sans précédent, la Coordination Rurale des Hautes-Alpes appelle donc l’État à prendre en compte les particularités territoriales. > À la suite de la manifestation, la règle des 10 % en cas de gestion de crise est étendue à toutes les cultures et non plus uniquement aux cultures spécialisées. L’augmentation des débits réservés a été gelée pour 2022. Les représentants des ASA sont réintégrés. La préfecture a promis une gestion adaptée des délais (source : LaFranceAgricole).  

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