Les CR25-90, CR39 et CR70 ont interpellé leurs députés et sénateurs respectifs au sujet du plan pollinisateurs. Vendredi 18 décembre, un groupe de travail sur le plan pollinisateurs s’est tenu, Joris Miachon représentait la Coordination Rurale. Suite aux conclusions de l’Anses, le gouvernement prévoit d’interdire l’épandage de produits phytosanitaires lors de la floraison, même si le calendrier a légèrement changé, le contenu reste identique. Seuls les épandages nocturnes seront autorisés et uniquement de produits disposant de la mention « abeille ». Outre le fait que la plupart des produits, notamment fongicides et herbicides, n’ont pas la mention « abeille », le surcoût engendré sera source de distorsion de concurrence.

Le plan pollinisateurs tourne autour de quatre axes : • amélioration des connaissances du déclin des pollinisateurs ; • leviers économiques accompagnant les pratiques favorables (PAC, plan de relance) ; • lutte contre les agresseurs de la ruche (frelon, Varroa) ; • les épandages.

Concernant ce dernier axe, les conclusions de l’Anses publiées en 2018 viennent modifier l’arrêté de 2003. Pour le ministère, il s’agit d’appliquer ces conclusions, tout en restant cohérent avec les pratiques de terrain. Cela implique l’interdiction des épandages de tous produits phytosanitaires durant la période de floraison. Seuls ceux portant la mention « abeille » auront une autorisation d’épandage nocturne et jusqu’à trois heures après le coucher du soleil. Le renouvellement des AMM, et/ou le dépôt de dossier de la part des firmes permettra l’extension de la mention « abeille ». Les représentants de l’État émettent l’idée de laisser les produits être utilisés dans l’attente des décisions de l’Anses sur la délivrance de la mention abeille mais il n’y a aucune certitude. Pour les horaires, l’Anses maintient la limite des trois heures. Cela pose problème pour les grandes surfaces, les terrains difficiles, les ravageurs uniquement diurnes et les traitements flash. L’État envisage des mesures de compensation par la création de surfaces mellifères non traitées, surfaces qui, en toute logique, seront prises sur celles de l’agriculteur.

La position de la CR Le plan proposé n’est pas réalisable ni économiquement, ni socialement. Le travail de nuit est dangereux et risque d’envenimer les choses avec les riverains. Ce plan va accentuer les distorsions de concurrence avec les voisins européens et au-delà et il méconnaît le fait que parfois nous ne disposons que de quelques heures pour intervenir. Une fois de plus, l’agriculture va servir de para-tonnerre écologique. Après avoir autorisé les néonicotinoïdes et renié la question du glyphosate, le gouvernement veut se rattraper et ce sont les arboriculteurs, les maraîchers, les pépiniéristes et les petits vignerons qui paieront la note.

« Les agriculteurs sont très inquiets de la suite ! Tout paraît déjà fait. J’ai peur qu’ils nous balancent quelques dérogations temporaires pour nous satisfaire et que l’on soit obligés de se plier à leur folie ! » réagit Joris Miachon. « Je rappelle la promesse du Président à Clermont-Ferrand de se fier à l’Europe et d’arrêter les mesures franco-françaises. La CR ne lâchera rien et va continuer à se mobiliser sur le terrain ! »

C’est pourquoi, les CR départementales de Franche-Comté ont demandé à leurs parlementaires de faire preuve de bon sens et de soutenir les agriculteurs français en annulant la mise en application de ce plan. Sa mise en place ne peut pas se faire au détriment des agriculteurs. Au contraire, il convient maintenant de chercher activement des moyens réellement efficaces de protéger les abeilles et de cesser de désigner les agriculteurs comme les responsables du problème apicole.

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