Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, la Coordination Rurale lui a fait part de son intention de le rencontrer de toute urgence afin d’échanger sur le plan pollinisateurs et l’arrêté « abeilles ».

Malgré nos mises en garde, et celles des autres organisations de producteurs, le contenu du projet du plan pollinisateurs et de l’arrêté « abeilles » n’a quasiment pas évolué. La Coordination Rurale (CR) ne peut donc que réaffirmer son opposition à ce texte qui désigne l’agriculture comme seule coupable du déclin des pollinisateurs. Le monde agricole ne peut être tenu pour seul responsable quand on sait que les facteurs de cette regrettable situation sont multiples.

 

La production de fruits et légumes en chiffres

Pour mesurer l’ampleur de la catastrophe à venir, il convient de garder à l’esprit que la production française de fruits et légumes représente, en 2019, 398 718 hectares et 6 400 millions d’euros en valeur. Mais aussi, qu’en 2020, la main-d’œuvre agricole pour les productions végétales (salariés permanents et saisonniers) représente 181,4 milliers d’UTA (Unités de travail annuel) soit près de 69,6 % de la main-d’œuvre agricole totale. Si l’on considère également toutes les entreprises qui dépendent de l’agriculture (stations d’emballage, agroalimentaire, etc.), ce sont des milliers d’emplois qui sont voués à disparaître si ce plan, tel qu’il est rédigé aujourd’hui, est signé.

 

La réalité du terrain doit être prise en compte

Les questions de sécurité relatives au travail de nuit n’ont pas été étudiées ni même appréhendées, alors que celui-ci est considéré comme un facteur de risque depuis 2015. Cette classification oblige les professionnels à prendre plusieurs mesures, notamment vis-à-vis de leurs salariés, qui engendrent des coûts supplémentaires non négligeables.

 

Une demande d’étude d’impact

La CR demande qu’une étude d’impact économique, technique et sociale du plan pollinisateurs soit menée auprès de professionnels volontaires sur l’ensemble du territoire. Nous souhaiterions également que les résultats de cette étude soient diffusés avant toute nouvelle discussion sur l’arrêté « abeille ». En effet, ce plan fait référence à un avis de l’Anses mais nous ignorons sur quelles études scientifiques s’est basée l’Anses. De plus, il est indispensable que celles-ci soient faites en France pour permettre de prendre des décisions au plus proche de la réalité du terrain.

 

Des doutes sur le ministère de la Transition écologique

Enfin, la CR a souhaité faire part d’une inquiétude plus générale. Ces dernières années, il est constaté une montée en puissance de l’influence environnementaliste au sein du ministère de la Transition écologique qui peut prendre, de fait, des décisions déconnectées des réalités du terrain et ce faisant au détriment de l’économie, de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.

C’est pour toutes ces raisons que la CR souhaite rencontrer le Président de la République pour lui faire part de ses propositions pour un plan pollinisateurs réaliste qui préserve tant les intérêts des apiculteurs que ceux des producteurs, et qui soit au bénéfice de l’intérêt général et de l’environnement.

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