Communiqué de presse de l'European Milk Board du 29 avril 2021.

L’assemblée générale de l’EMB, à laquelle ont participé des producteurs de 13 pays européens, réaffirme son engagement en faveur d’une agriculture durable et rémunératrice.

Lors de leur assemblée générale semestrielle, qui s’est déroulée entièrement par voie numérique ce printemps, les producteurs de l’European Milk Board (EMB) se sont concentrés sur la survie à long terme de la production laitière européenne. Le fait que seuls 5 % des producteurs de l’UE ont aujourd’hui moins de 35 ans et que seuls 14 % ont entre 35 et 44 ans montre que les perspectives de l’agriculture européenne sont sombres. Ceci est renforcé par le fait que, dans de nombreux pays, les coûts de production sont encore loin d’être couverts par le prix du lait versé au producteur ; dans certains pays, ils ne le sont même qu'à moitié. Les producteurs de lait présents à la réunion ont déjà pu voir des chiffres d’une étude sur les coûts de production qui sera publiée prochainement, qui décrit de façon détaillée la situation actuelle et inclut également une moyenne des coûts de l’UE. Par ailleurs, il ressort clairement de l’étude que dans huit grands pays producteurs de lait, la situation actuelle n’est tout simplement pas viable en termes de revenu. Cette situation tendue va continuer à s’aggraver : alors que le prix du lait stagne considérablement, les coûts liés à l’alimentation animale et aux impacts climatiques s’envolent.

Pourtant, il est possible de gagner de l’argent avec le lait, comme l’a montré une étude sur la valeur ajoutée des laiteries allemandes, présentée par le MEG Milch Board. Cependant, cet argent demeure au stade de la transformation. Les producteurs stagnent à un niveau de prix qui ne leur permet pas de couvrir leurs coûts, même si le reste de la chaîne réalise de bons bénéfices. Bien que les laiteries réalisent une valeur ajoutée considérable – les laiteries privées générant souvent une valeur ajoutée sensiblement supérieure à celle des laiteries coopératives –, le prix du lait versé au producteur est sans exception insuffisant. Selon les producteurs de l’EMB, une part plus importante de l’argent généré par le lait doit parvenir aux exploitations afin d’assurer leur succession.

De bons prix rémunérateurs sont possibles ! Outre les chiffres de la valeur ajoutée des laiteries, des projets menés par des producteurs, tels que le Lait équitable, en témoignent. Les représentants de ces projets de plusieurs pays de l’EMB ont rendu compte, à l’assemblée générale, du succès des projets et des prix équitables pour les agriculteurs ainsi que du développement de bonnes relations directes avec les consommateurs. Le vice-président de l’EMB, Kjartan Poulsen, a déclaré : « Nous sommes fiers de l’excellent travail accompli à cet égard par les représentants du lait équitable dans les différents pays. »

La crise environnementale et climatique représente un autre défi transgénérationnel directement vécu par les agriculteurs dans leurs exploitations sous la forme, par exemple, de pénurie de fourrage (vert) due à la sécheresse. Dans la lutte contre cette problématique, il faut toutefois veiller à ce que les coûts ne soient pas répercutés sur les producteurs. Cependant, il n’y a pas d’approches équilibrées et inclusives au niveau politique qui traitent de la couverture des coûts de ces mesures. Sieta van Keimpema, présidente de l’EMB, commente : « Le Pacte vert pour l’Europe et sa stratégie ‹ De la ferme à la table › énumèrent de nombreuses mesures, mais n’indiquent pas comment elles seront financées. Malheureusement, la situation des agriculteurs n’est absolument pas prise en compte. » Et de nombreux jeunes agriculteurs, en particulier, ont également le sentiment que les agriculteurs sont, tout au plus, en marge de cette stratégie ou des nombreuses mesures nationales.

Il est apparu clairement aux membres de l’EMB de toutes les tranches d’âge, présents à l’assemblée générale, qu’ils souhaitent s’engager davantage en faveur d’une agriculture durable qui respecte l’équité entre les générations. Ils s’accordent à dire que les jeunes agriculteurs sont l’avenir et que l’EMB s’impliquera davantage encore, avec les jeunes, pour parvenir à une agriculture rémunératrice.

Dans la même catégorie

Élevage
Élevage
Aides animales
Élevage