François Noguès, membre de la Coordination Rurale des Hautes-Pyrénées, représentant régional “Ours” et Alain Pouget, président de la CRUR Occitanie, ont rencontré le nouveau préfet coordonnateur du massif des Pyrénées en charge des sujets ours, M. Denis Olagnon. L'ancien secrétaire général de la préfecture de la Haute-Garonne a eu droit à une formation accélérée sur le pastoralisme, avec le récit du quotidien d’un éleveur pyrénéen. “Depuis l'âge de 15 ans je subis les attaques d'ours, J'ai été de toutes les réunions, nous avons fait tous les tests proposés... nous avons fait tout ce que nous a demandé l'État pour protéger nos bêtes. En définitive, nous avons tendu la main, mais il n'y a pas eu de retour.” Il y a dix ans, les parcs électriques ont été proposés comme solution : En plus d’avoir en moyenne vingt filets de cinquante mètres à relever tous les jours, les brebis s’accrochaient et se blessaient aux filets. En définitive, le fait de regrouper les bêtes a fortement augmenté les cas de maladies. Ce que les éleveurs de la CR ne supportent plus, c’est d’avoir toujours répondu présent lors des présentations de nouvelles règles de protection, de s’être équipés de patous de protection et d’avoir géré la charge de travail supplémentaire… Mais de n’avoir aucun retour sur les demandes qu’ils ont formulées depuis des années.

De mauvais moyens aux mauvais endroits

  Alain Pouget a également pu éclairer le préfet Olagnon sur l’état d’esprit actuel : la brigade d’effarouchement est épuisée après chaque déplacement depuis sa base de Gap, les éleveurs subissent des attaques de plus en plus proches de l’homme. “Il y a deux ans une bergère a été obligée de se réfugier dans sa cabane et l’OFB a lutté toute la nuit sans succès, pour tenter de faire fuir le prédateur. Devant une telle escalade, les techniques d'effarouchement sont un non-sens : le bruit n’a plus aucun effet et vous devez mettre en place des tirs à balles réelles qui rendent à nouveau l’ours craintif de l’homme !” Le principe de balle en caoutchouc a été largement discuté et présenté par la CR : la réaction du Préfet est loin du refus : “Des associations commencent à en parler pour ré-ensauvager l’ours.” La CR préconise de mobiliser enfin des moyens pour analyser toutes les traces ADN lors des attaques et ainsi connaître les identités des ours. Cela permettrait également d'arrêter de laisser planer le doute sur le fait que les éleveurs soient seuls responsables de ce qui arrive. En définitive, un rendez-vous avec un préfet de bonne volonté, mais qui a les pieds et les poings liés. Quand bien même, ce dernier a compris que le pastoralisme est bénéfique à la biodiversité, que les éleveurs sont à bout et que la Coordination Rurale sera unie à leurs côtés.

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