D’après les déclarations enregistrées sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), les dépenses moyennes de lobbying en France ont été estimées à 196 millions d’euros, toutes organisations confondues, sur l’exercice 2019, et à 148 millions d’euros sur l’exercice 2020 (données HATVP – smart-lobbying).

Qu’est-ce que c’est ?

Les lobbies sont des groupes d’intérêts qui œuvrent auprès des pouvoirs publiques afin d’influencer la prise de décision publique (politique ou administrative) dans un sens favorable à leurs intérêts.

Un grand nombre de lobbies gravitent autour du monde agricole, certains défendent véritablement les intérêts des agriculteurs, d’autres sont de vraies plaies pour le métier…

Bien qu’à cause du manque de transparence et de pratiques flirtant parfois avec la corruption ou le trafic d’influence, l’activité de lobbying traîne une image négative (surtout en France). Elle est une manière de participer au débat public, et de l’éclairer par d’autres positions et propositions. Au niveau européen, le lobbying fait partie intégrante du processus décisionnel.

Selon la définition donnée ci-dessus, l’activité syndicale de la CR rentre de façon à part entière dans ce type d’activité, mais le degré de transparence et de moyens humains et financiers engagés, comparé aux grandes groupes et certaines ONG, n’est pas le même.

Enfin, la sémantique entourant le lobbying est riche, évolue selon la nature de celui qui l’exerce, mais traduit la même réalité : représentation d’intérêt, plaidoyer, advocacy, affaires publiques, affaires institutionnelles, etc.

La connotation négative du lobbying et du lobby est souvent utilisée pour disqualifier un adversaire, lequel sera automatiquement, en tant que lobby, le défenseur d’un mauvais intérêt. Certains utilisent ainsi le qualificatif de lobby agricole pour parler des syndicats agricoles, lesquels défendent pourtant les agriculteurs, soit ceux qui produisent la base de l’alimentation. Intérêt général ou particulier ? Bon ou mauvais lobby ? Cela dépend du point de vue, ou de la cause défendue…

Éthique : la subtile ligne rouge

Il existe des lobbies, aussi appelés groupes de « pression », qui n’hésitent pas à avoir recours à des méthodes contestables pour faire passer leurs idées, que ce soit auprès des acteurs et des circuits décisionnels qu’auprès de l’opinion publique dont le soutien peut être un véritable levier de négociation. Pour certains, susciter la peur auprès des consommateurs est un ressort capital dans la croisade anti-agriculture.

S’appuyer sur des analyses scientifiques peu fiables ou totalement biaisées, faire des raccourcis simplistes, dénigrer, violer la propriété privée jusqu’à l’attaque en justice… jusqu’où peuvent aller ces lobbies ? Est-ce que la défense d’une cause ou d’intérêts économiques colossaux justifie-t-elle tous les moyens ? Quand bien même certaines de ces méthodes seraient tolérées par la loi, elles posent de sérieux problèmes d’éthique et de morale.

Face à des pratiques très discutables, nombreuses sont les entreprises qui établissent une charte du lobbying responsable (qu’elles peuvent mettre en valeur dans les rapports de Responsabilité Sociétale et Environnementale de l’entreprise). Parallèlement, des associations voient le jour afin de faire progresser la transparence et l’intégrité dans ce domaine et éradiquer la corruption dans la vie publique et économique.

Qu’en pense la CR ?

Pour la CR il serait nécessaire de mettre en place une plus grande transparence et fixer des règles plus strictes pour éviter les débordements et ne pas faire du lobbying un quelconque trafic d’influence.

La CR est aussi considérée comme un représentant d’intérêts : elle représente en effet les intérêts des agriculteurs et une large majorité de ses actions vise à influencer la décision politique, pour obtenir un cadre législatif plus adapté au métier d’agriculteur. Pour autant, l’ensemble de nos actions de lobby sont transparentes et diffusées auprès des agriculteurs comme du grand public via notre site internet et nos autres outils de communication. Le conflit d’intérêts ne concerne pas les représentants de la CR puisque leurs mandats se limitent souvent à l’exercice de leurs fonctions syndicales.

Conformément à la loi, la CR déclare son activité de lobby auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, créée en 2013, et auprès de la Commission européenne.

à lire sur le sujet :

« Un lobbyiste qui vous veut du bien… ou pas ! » (dossier diffusé dans le magazine 100 % agriculteurs n°7 – juillet 2017)

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