Hier, Agnès Henry, présidente de la Coordination Rurale de Seine-et-Marne, était interviewée à la radio RGB au sujet de la vague de froid destructrice et de son impact global sur l'agriculture. Retrouvez son interview ici :   ou en cliquant ici.  

En résumé

 

Des pertes financières

Suite aux dégâts importants causés par le gel la semaine dernière, les pertes subies par de nombreux agriculteurs laissent entrevoir une catastrophe économique à l'horizon. La première réaction de la Coordination Rurale (CR) est de tenter de soulager financièrement les agriculteurs en demandant l'arrêt des prélèvements obligatoires, des taxes, des cotisations sociales : toutes les charges qui peuvent être arrêtées immédiatement pour donner un peu d'oxygène aux entreprises agricoles et leur permettre de faire face à demain. Ensuite, vient le régime de calamités agricoles, mais les modalités de mise en route prennent beaucoup de temps. La CR a déjà dénoncé la difficulté de ces procédures, qui s'appuient notamment sur des bases de calcul erronées. En outre, ces aides sont normalement plafonnées à 60 millions d'euros par an, et une des demandes faites est leur déplafonnement. Il faudra ensuite réviser les procédures de calcul des calamités agricoles. Retrouvez le communiqué de presse de la CR au sujet de l'intervention financière demandée à l'Etat en cliquant ici.  

Un fort impact sur l'exploitation

Il est important de considérer que les pertes des agriculteurs ne sont pas uniquement financières. Lorsqu'une production est détruite, c'est tout le système qui est remis en question. Avec une culture, l'agriculteur a des engagements financiers, de contrat, d'assolement, de rotation, de réglementation. C'est tout un système qui s'effondre. Au niveau agronomique, et au niveau de la structure financière de l'exploitation.  

Remise à plat des priorités agricoles

Le Premier ministre a promis des enveloppes exceptionnelles pour cet épisode de gel, mais il ne faut pas oublier les autres problématiques agricoles. En tête de celles-ci, on trouve la concurrence internationale déloyale et la difficulté de transmission des exploitations. La moitié des agriculteurs vont partir à la retraite dans les prochaines années, ce fait à lui seul devrait déclencher la création d'un grand plan de restructuration du monde agricole et d'une politique volontariste pour l'installation des jeunes sur tout le territoire. Retrouvez la fiche thématique sur la transmission en cliquant ici. Cet incident est pour l'instant exceptionnel. Mais avec les changements climatiques en cours, l'exceptionnel ne deviendra peut-être plus si exceptionnel. Il est nécessaire de remettre à plat l'organisation professionnelle, nos productions, et l'installation de tous nos agriculteurs sur le territoire. Il s'agit d'une priorité nationale.

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