Inflation, baisse du pouvoir d’achat, sécheresse sans précédent… Après un été particulièrement compliqué, la filière Fruit et Légumes est sous tension dans le Vaucluse. Principale raison : la désaffection des Français... Selon les données de Kantar, institut d’études et de conseil de marque, les ventes en volume de légumes sont en baisse de 10,6% et les sommes dépensées en recul de 8,7% par rapport à l’an dernier. Même constat pour les fruits, dont les achats en volume sont en baisse de 5%.

Une perception de prix chers

« La place moins importante des fruits et légumes dans le panier des Français s’explique sans nul doute par l’importante variation des prix constatée en rayon. Résultat, aujourd’hui les Français arbitrent leurs dépenses dans un contexte d’inflation » remarque Michel Liens, arboriculteur et trésorier de la Coordination Rurale du Vaucluse. Un phénomène que confirme l’institut Kantar: « les Français connaissent mieux le prix de ces produits et peuvent se montrer d’autant plus sensibles aux variations constatées en rayon ».

Des coûts de production qui explosent

Du côté d’Interfel, la baisse des achats de fruits et légumes constatée s’explique également par des coûts de production qui explosent « Ce qui est sûr et étayé par différents indicateurs, c’est que nous subissons bien des hausses de coût de production », souligne Olivier Aycaguer, responsable du service Économie, Évaluation, et Compétitivité Filière d’Interfel. Un point de vue que partage Michel Liens : « Le contexte économique est plus que défavorable à la filière. On observe une hausse à deux chiffres du coût de l’énergie, des carburants, des engrais, du plastique, du carton et du bois. Une situation qui a déjà poussé certains producteurs de tomates à retarder les plantations de trois mois. Avec des hausses de coûts difficiles à répercuter, nombreux sont les agriculteurs du département qui réfléchissent à abandonner le maraîchage pour les céréales… ». « Cette véritable crise économique à laquelle nous sommes confrontés a une incidence directe sur la profession. Il est urgent que le gouvernement mette en place des actions mesurées et responsables, car à l’heure du grand plan de souveraineté, c’est bien notre autonomie alimentaire qui est en jeu ! » , conclut Michel Liens.  

Dans la même catégorie

Provence Alpes-Côte-d'Azur
Fruits et Légumes
Provence Alpes-Côte-d'Azur
CR 83