Selon les premières estimations de l’Association Nationale Pommes Poires (ANPP), la récolte de poires et de pommes devrait afficher un meilleur niveau qu’en 2021, historiquement bas en France.

Une récolte en hausse

Alors que les récoltes de fruits à pépins sont en baisse partout en Europe (Portugal : - 27 % ; Espagne : - 17 % ; Belgique : -5 %), la France devrait quant à elle enregistrer une production en forte hausse avec plus 145 %, soit 142 000 tonnes. « On devrait retrouver un niveau de récolte à peu près satisfaisant. L’an dernier, les arbres se sont mis au repos. Résultat cette année, la floraison a littéralement explosée par endroit. Le gel de début avril n’a pas eu un impact négatif majeur, sauf sur des zones localisées, notamment au nord de la vallée du Rhône », précise Michel Liens, arboriculteur et trésorier de la coordination Rurale du Vaucluse.

Rester vigilant sur les prix

L’ANPP estime par ailleurs que la récolte s’annonce qualitative, à ce stade, avec une précocité d’environ une semaine. Sur un potentiel français de 150 000 à 160 000 tonnes, la campagne 2022 est par ailleurs envisagée à 140 000 tonnes, contre 56 000 tonnes l’année dernière. « Malgré la petite récolte de l’an dernier, de nombreux arboriculteurs ont encore d’importants stocks sur les bras. Avec les quantités annoncées, il va donc falloir trouver de nouveaux débouchés, même si tout n’arrivera pas au calibre », indique Michel Liens pour qui une production en hausse rime souvent avec des prix qui s’effondrent. « Il faut donc rester vigilant, d’autant plus qu’avec la reprise post-Covid, la consommation de fruits et légumes a baissé. Une tendance accentuée par l’inflation ces derniers mois ».

De nombreuses incertitudes

Bien que les augures soient plutôt bons, le secteur des fruits à pépins (pommes et poires) fait donc face à de nombreuses incertitudes. « Outre la baisse de la consommation, la filière doit également assumer l’augmentation des coûts des intrants agricoles, la hausse des tarifs d'expédition, les problématiques de main d’œuvre et l’impact du conflit russo-ukrainien… Autant de nouvelles contraintes qui mettent à mal les exportations et diminuent la rentabilité des exploitations arboricoles » souligne Michel Liens, rappelant que « ces phénomènes risquent d’avoir des conséquences directes sur les investissements dans le secteur ».

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