La campagne de recrutement des saisonniers de l'été 2022 est lancée ! Les projets d’embauche de saisonniers s’élèvent à 112 480 en Provence-Alpes-Côte d’Azur pour 2022, dont 22 190 liés à l’agriculture, soit une hausse de 12 % par rapport à l’année précédente. Les départements les plus demandeurs sont les Bouches-du-Rhône (2960 agriculteurs salariés), le Var (2 350 viticulteurs, arboriculteurs salariés) et le Vaucluse (1 400 viticulteurs, arboriculteurs salariés). La région des Alpes-Maritimes complète le podium.

Une main d’œuvre difficile à trouver

Cueillette, taille, éclaircissage, pose de filets… Les filières arboricoles et viticoles sont les premières pourvoyeuses d’emplois. Pour autant, trouver de la main-d’œuvre fiable et disponible relève pour certains exploitants d’un véritable casse-tête. « Recruter a toujours été compliqué au sein de la filière arboricole et ça le demeure. J’ai même l’impression que c’est de pire en pire. Les agences intérim croulent sous les demandent et n’arrivent plus à y répondre. Résultat, cette année, il y a encore des agriculteurs qui n’ont pas leur équipe. Cela risque de poser de sérieux problèmes, d’autant plus que les récoltes démarrent bientôt, autour du 15 juillet pour les poires et du 15 août pour les pommes », alerte Michel Liens, arboriculteur et trésorier à la Coordination Rurale du Vaucluse.

Des Français découragés

La problématique de la main d’œuvre saisonnière n’est pas nouvelle, mais elle concernait, jusque-là essentiellement une main d’œuvre française qui a depuis bien longtemps délaissé ce genre d’activités. « En France, les emplois saisonniers ne sont absolument pas valorisés. Les salaires sont bas, ce qui en décourage plus d’un. Il faut reconnaître que le travail, notamment dans le maraîchage est assez physique, donc éprouvant. Or, cette contrainte ne trouve pas de contrepartie financière. En outre, les saisonniers ont besoin de se loger, si possible sur place, mais de nombreux agriculteurs se voient refuser la construction de logements au sein de leurs exploitations », regrette Tristan Arlaud, maraîcher et trésorier de la Coordination Rurale des Bouches-du-Rhône.

Des travailleurs saisonniers étrangers

Aujourd’hui, les agriculteurs ont donc principalement recours à des travailleurs saisonniers étrangers, venus des pays de l’Est comme la Pologne ou la Roumanie ou encore d’Afrique du Nord. Toutefois, cette année les restrictions sanitaires empêchent les saisonniers marocains, tunisiens et algériens, d’arriver dans les vergers, vignes et exploitations maraîchères. « Si les règles ne sont pas assouplies dans les semaines à venir, les travailleurs étrangers pourraient retarder leur venue. Ce phénomène risque encore une fois de désorganiser la filière et de fait, l’ensemble de la production. En effet, sans saisonniers, les récoltes seront retardées ce qui engendrera un décalage de mise en marché, donc un gaspillage d’une partie de la récolte et au final des prix en hausse pour les consommateur. C’est inadmissible ! », affirme Max Bauer, président de la Coordination Rurale de la région PACA. > Ces risques de pénurie de main d’œuvre remettent par ailleurs sur le devant de la scène le problème de l’attractivité des métiers agricoles, et celui du renouvellement des générations. D’ici à dix ans, plus d’un agriculteur sur cinq devrait partir à la retraite dans la région PACA.  

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