Avec près de 60 % des exploitations agricoles spécialisées en viticulture et produisant 1,8 million d’hectolitres de vin, le Vaucluse est le troisième département producteur de vin d’appellation en France. La vigne représente quant à elle 44% de la surface agricole du département.
Des chiffres bientôt compromis par le dérèglement climatique ?

« Même si le Vaucluse bénéficie d’un environnement favorable à la vigne et dispose de nombreux cours d’eau, le territoire subit depuis quelques années des épisodes de canicule et de sécheresse à répétition. Résultat, le niveau des nappes phréatiques est en baisse et les vignes souffrent de plus en plus du manque d’eau » remarque Guy Ricard, président de la Coordination Rurale du Vaucluse.
« Les viticulteurs doivent dorénavant faire face au défi majeur de l’eau et cette situation risque malheureusement de devenir la norme des décennies à venir » souligne-t-il.

Le recours à l’irrigation pour sauvegarder les vignobles

Pour éviter de voir disparaître leurs vignobles, nombreux sont les viticulteurs du département à réfléchir sérieusement à mettre en place un système d’irrigation. « Aujourd’hui, près de 37 % des vignobles sont désormais équipés d’un système de goutte à goutte ou de micro-aspersion pour compenser des périodes sèches », souligne Guy Ricard.
Un chiffre qui ne cesse d’augmenter ces derniers temps dans la région (+12 700 ha depuis 2010, soit +109 %).

Vers une évolution du cahier des charges ?

Pour rappel, l’irrigation des vignes aptes à la production de vins à appellation d’origine est interdite du 1er mai à la récolte. « Toutefois, alors que le printemps n’est pas encore fini, les viticulteurs sont déjà très préoccupés par la sécheresse. Les sols sont durs comme de la pierre, impossibles à travailler. Une dérogation devrait donc être demandée, exactement comme l’an passé », remarque le président de la CR 84.
Selon lui, il est d’ailleurs nécessaire que « le cahier des charges des appellations évolue, car le climat est de plus en plus chaud et il y a plus régulièrement du stress hydrique. Les besoins d’irriguer sont donc quasiment systématiques d’une année sur l’autre ».

> L’irrigation des vignes peut être autorisée, à titre exceptionnel, au maximum entre les stades phénologiques correspondant à la fermeture de la grappe jusqu’à la véraison ; à partir du 15 juin au plus tôt et jusqu’au 15 août au plus tard.

Le stress hydrique enregistré ces dernières années dans le vignoble provoque un affaiblissement des ceps, une perte et une détérioration des arômes, une diminution de l’acidité des vins, un excès de tanins, des pertes de rendement pouvant se répercuter sur les récoltes de plusieurs millésimes, voire des phénomènes de dépérissement des vignobles. 

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