Depuis des années, les diagnostics alarmistes se succèdent, de plus en plus graves au fil du temps, mais jamais pris au sérieux par les médecins politiques.
Quelques remèdes sont apportés çà et là, au coup par coup, des pansements sur des plaies béantes. Ce sont des exonérations diverses (souvent temporaires), des subventions, des primes.
Le mal la ronge de l’intérieur, certains parlent même de cancer incurable, avec son lot de cellules qui disparaissent sans être renouvelées.
L’agriculture est étouffée par les multiples couvertures que les infirmiers, appelés parlementaires, lui mettent pour soit disant la protéger, la rendre plus forte, plus résiliente, plus vertueuse.
Pour l’aider à respirer, les infirmiers européens ont décidé il y a plus de trente ans, de la mettre sous respirateur artificiel, ce dernier à un nom : la PAC.
Ce respirateur est lourd, c’est un boulet administratif que l’agriculture traîne à ses pieds.
Pour s’en défaire, l’agriculture demande, en vain, la clef qui s’appelle prix rémunérateurs, elle crie des prix, pas des primes. Mais les médecins sont sourds, ou ne veulent pas entendre.
Cette souffrance physique s’accompagne d’une souffrance psychologique. On ne lui fait pas confiance.
Alors une multitude d’aides soignants se relaient à son chevet pour la surveiller, de peur qu’elle arrive à rentrer en rémission. Ces derniers sont les agents de l’OFB, les contrôleurs PAC, les agents de la MSA, et tant d’autres.
En début d’année 2024, son état s’est fortement dégradé, elle a été prise de multiples convulsions, mettant en panique le système médical.
Apeuré, le médecin chef (G. Attal) et son équipe rapprochée (M. Fesnau, etc.), se sont succédés à son chevet, et ils ont vite sorti des médicaments miracles appelés promesses.
L’agriculture a fait semblant d’y croire, et fidèle a elle-même, à ses convictions, ses devoirs, le printemps arrivant, elle est retournée, chancelante, à sa mission première, produire pour nourrir la population.
Aujourd’hui l’automne est là, l’agriculture se retourne sur ces quelques mois passés et la réalité lui saute au visage, les promesses se sont révélées des placebos.
Les médecins de l’époque ne sont plus là pour assumer ce bilan, une nouvelle équipe avec à sa tête M. Barnier, et Mme Genevard comme chef du service agriculture, est en place. Ils auraient pu lui donner un nouvel espoir, mails ils appliquent pour l’instant le même traitement : les promesses.
Cette déception ne suffisant pas, un nouveau choc émotionnel intense vient de toucher l’agriculture. La directrice générale des services, Mme Von Der Layen, vient d’annoncer la signature très prochaine d’un accord international, appelé Mercosur.
Cet accord, serpent venimeux et sournois, va, s’il pique l’agriculture, la plonger dans le coma. Les médecins savent déjà qu’ils ne pourront éventuellement l’en sortir, qu’en procédant à des amputations (ils pensent entre autre à l’élevage), qui entraîneront tôt ou tard sa mort.
L’agriculture ne veut pas mourir, et surtout pas d’une façon aussi atroce.
Mesdames et Messieurs les décideurs politiques, la guérison de l’agriculture est entre vos mains. Vous seuls pouvez la soigner rapidement, il vous faut seulement une qualité qui s’appelle :
le Courage Politique
Mais en avez-vous seulement un peu ?
Sortez l’agriculture des accords de libre échange, appliquer l’exception agriculturelle, appliquez réellement les clauses miroirs dans les transactions internationales, faites preuves de volonté et de soutiens à son égard et :
l’Agriculture égale à elle-même, comme elle a su le faire maintes fois dans son histoire, se relèvera et sera au rendez vous de la souveraineté alimentaire, de la transition écologique, en étant résiliente et sans que le traitement ne coûte cher à la collectivité.
Sans quoi, c’est un cortège funèbre que vous aurez à escorter, et il coûtera très très cher socialement et économiquement. Je n’ose imaginer que ce soit votre volonté, sans quoi il n’y a plus d’espoir.
A bon entendeur , Salut !
Christian RASTELLO
Secrétaire Général de la Coordination Rurale du Var