Le mercredi 21 novembre 2024, Max Bauer, président et Christian Rastello, secrétaire général de la Coordination Rurale du Var, étaient accompagnés par des collègues fatigués, dépressifs et désabusés, pour manifester leur colère dans le centre hospitalier de Hyères.

Déjà en début d’année, ils manifestaient pour un avenir meilleur. Aussi, le lieu de la mobilisation à l’intérieur de l’enceinte de l’hôpital de Hyères était symbolique mais respectueuse, sans tracteur et dégradation avec un nombre limité à 30  personnes et une durée de deux heures. Elle était également déclarée à la préfecture du Var.

STOPPEZ L’HEMORRAGIE !

L’objectif de la CR 83 était de faire passer des messages forts : « En contrôlant les productions de son assiette, le consom’acteur prend soin de sa santé » et « Agriculture, urgence, stoppez l’hémorragie » !

Certes, le milieu hospitalier à ses propres difficultés. Mais il n’est pas le seul !

« Qui nous soignera en cas de mal bouffe, demain !  Celle-ci augmente les risques de maladies. On compte l’obésité, le diabète, l’ostéoporose, les problèmes cardiovasculaires, l’insuffisance rénale, l’hypertension, le cholestérol, etc », explique Max Bauer.

En ce jour de colère, on pouvait lire d’autres slogans : « Il est temps de rendre l’agriculture aux agriculteurs », « Pour nos produits, des prix pas le mépris », ou « Aux agriculteurs les sacrifices, aux autres les bénéfices ».

Pour Max Bauer : « Il ne s’agit pas que de dénoncer la forte détresse des agriculteurs, il faut aussi l’acter ! Depuis des années, les diagnostics alarmistes se succèdent, de plus en plus grave au fil du temps. Mais, jamais pris au sérieux ! L’agriculture française est gravement malade et son pronostic vital est engagé » !

Entre 2010 et 2020, la France a perdu 101 000 exploitations agricoles. Chaque jour, 38 fermes sont rayées de la carte.

« Combien restera t-il de paysan dans dix ans. Sans doute moins de 150 000. C’est une hécatombe silencieuse, un gigantesque plan social. La France, petit à petit, se vide de ses paysans », s’interroge, avec raison, le président de la Coordination Rurale du Var.

CORTEGE FUNEBRE

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne a déjà mis par deux fois le feu dans les campagnes. Tout d’abord avec le CETA, l’accord commercial entre l’Union européenne et le Canada. Puis, avec le MERCOSUR (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela), le plus important accord de libre-échange jamais signé. L’objectif est d’établir une zone de libre-échange entre l’UE et le MERCOSUR. Souvent présenté comme un accord « des voitures contre des vaches », il est vivement critiqué par les agriculteurs et agricultrices aussi bien français qu’européens, qui mettent en avant une concurrence déloyale avec des normes environnementales, sociales ou sanitaires moins sévères. Même  les associations environnementales pointent du doigt un impact négatif sur les forêts et un renforcement de l’agro-industrie.

Pour Christian Ratello, qui interpelle les politiques sur leur courage et leur prise de conscience, la guérison de l’agriculture est entre leurs mains : « L ‘agriculture égale à elle-même, comme elle a su le faire maintes fois dans son histoire, se relèvera et sera au rendez-vous de la souveraineté alimentaire, de la transition écologique, en étant résiliente et sans que le traitement ne coûte cher à la collectivité. Sans quoi, c’est un cortège funèbre que vous aurez à escorter qui coûtera très cher socialement et économiquement. Je n’ose imaginer que ce soit votre volonté ! Si c’est le cas alors il n’y a plus d’espoir. L’agriculture française ne veut pas mourir et surtout d’une façon aussi atroce ».

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