Les événements sont de plus en plus récurrents.

Ce qui est le plus dur, c’est que les travaux d’aménagement sont toujours autant compliqués. Pourquoi une telle incurie ?

Le président de la CR du Var rappelle cette chronologie macabre : « 50 morts ou disparus : Le bilan des inondations sur une période de 9 ans (2010 à 2019) est terrible.

Juin 2010. Des crues font 25 morts et disparus dans le secteur de Draguignan et de la basse vallée de l’Argens. Plus de 3 000 moutons et plus de 100 chevaux sont emportés par les torrents. Les dégâts des inondations sont estimés à plus d’un milliard d’€.

Novembre 2011. Le Var est à nouveau touché par les conséquences d’un épisode méditerranéen qui fait 4 victimes.

Janvier, septembre et novembre 2014. Une série d’inondations fait 8 morts dont 5 à La Londe-les-Maures.

Octobre et novembre 2018. De nouvelles crues font 2 morts.

23 novembre et 1er décembre 2019. Neuf personnes perdent la vie dans le Var » !

Un bilan qui révolte Max Bauer  : « Je m’associe à la peine de toutes les populations qui subissent les événements et les ravages meurtriers des inondations. Avec une pensée particulière pour le peuple espagnol. A chaque visite sur le terrain, on constate l’ampleur des dégâts et les conséquences dramatiques avec de belles déclarations. Mais voilà, rien ne bouge ou si peu » !

CHRONOLOGIE MACABRE

Le président de la CR du Var rappelle encore : « En juin 2010, les élus avaient crié, avec une vraie émotion, « Plus jamais ça » ! Le chef de l’État Nicolas Sarkozy, en visite à Draguignan, avait promis que « tout serait fait pour qu’une telle catastrophe ne se reproduise pas. Tant que je serai président de la République, personne ne construira dans une zone reconnue comme dangereuse. Mon message est clair et sans ambiguïté. Si la zone est dangereuse, au nom de l’État, nous interdirons les constructions. Cela fait des décennies qu’on a joué avec des victimes potentielles en n’appliquant pas le règlement. Ce temps est révolu ».

Le 24 novembre 2011, Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire, a réaffirmé sa volonté de trouver des solutions pour faire face à l’urgence mais également pour prévenir de tels désastres à l’avenir. On attend encore certains aménagements du territoire.

En février 2014, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, était prêt à discuter avec les agriculteurs de la loi sur l’eau pour assouplir l’entretien des fossés et des cours d’eau. Un tel assouplissement étant indispensable car ils sont les premiers moyens de dégagement des eaux lors d’inondations. Les agriculteurs doivent pouvoir entretenir sans crainte fossés, cours d’eaux et digues. 

A chaque événement climatique, on ne les compte plus ! Depuis 2010, la Chambre d’agriculture du Var active le guichet unique de la cellule de crise agricole (04 94 99 75 21). Celle-ci permet de recenser tous les agriculteurs sinistrés, de les accompagner et de les défendre. Mais voilà ! Les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes et les factures s’alourdissent ».

Michel Barnier était dans le Rhône le 25 octobre pour rencontrer des victimes des inondations ! Il a annoncé l’augmentation du fonds Barnier, créé par lui-même en 1995 lorsqu’il était ministre de l’Environnement (de 1993 à1995), de 75 millions d’€ pour le porter à 300 millions d’€ en 2025. Fortes réactions des assureurs qui demandent, aujourd’hui l’augmentation des crédits alloués. Ce fonds Barnier est-il suffisant ? Le secteur des assurances juge que non et interpelle l’État, en plein débats budgétaires.

HOLD-UP

« Arrêtons le hold-up sur le fonds Barnier », a lancé sur France Info Florence Lustman, la présidente de France Assureurs. 

Et, Max Bauer s’interroge : « Comment peut-on aussi chiffrer l’aspect psychologique des inondations à répétition avec parfois la perte d’animaux domestiques et d‘élevage. A-t-on vraiment réfléchi à ces conséquences ? Et les pertes de marchés que les inondations engendrent ? Tous ces éléments indirects et non mesurables doivent aussi être pris en compte. Sans oublier la déprise lors d’une éventuelle vente et l’impossibilité de reprise d’exploitation ou d’installation de jeunes : verra-t-on de nouvelles friches apparaître ou d’abandon d’activité » ?

« Monsieur le Premier ministre, pour tous ceux qui ne prennent pas de mesures rapides et de bon sens, de réparer, de consolider efficacement les talus de calibrer les fossés, enlever de obstacles dans les rivières (arbres rochers sable…), qui préfèrent ralentir des travaux par des procédures ou les entravent, qu’ils sachent qu’ils ont une part de responsabilité sur les risques qu’ils font courir à la population ».

DEUX PROPOSITIONS

« Je porte avec fermeté deux propositions. Tout d’abord, que les personnes « les contre tout, par principe » faisant parties ou pas d’associations, soient recensées dans les communes afin d’être réquisitionnées pour le nettoyage. Ils pourront mesurer la détresse et l’angoisse de ces populations impactées, d’une non gestion maîtrisée de la nature », propose le syndicaliste agricole.

Le responsable agricole du Var ajoute : « De plus, pour des associations (souvent du territoire) pratiquant des obstructions avérées et systématiques des travaux parfois soutenus par des organismes (DREAL, OFB…) que celles-ci ne reçoivent plus des dons défiscalisés voire des financements des pouvoirs publics. Prendre l’exemple de l’amendement adopté à l’Assemblée nationale empêchant les associations animalistes condamnées pour des actions contre des exploitations agricoles.

Monsieur le Premier ministre, aujourd’hui, je n’attends pas de votre part des formules ou des déclarations qui ne seront pas suivies d’actes concrets, pragmatiques, rapides et efficaces. Ces événements graves doivent vous conduire à prendre des mesures drastiques. Il y a une vraie colère sur le terrain, dans des secteurs bien identifiés avec des populations qui sont en danger ainsi que les activités économiques dont celles agricoles ».

« Les vrais experts, ce sont les agriculteurs qui vivent sur leur territoire depuis plusieurs générations. Stop à la réunionite aiguë et aux nombreuses études très coûteuses ! Stop aux belles déclarations ! Des actes, maintenant ! L’eau s’écoule ! Ne l’empêchons pas ! Aidons-la », conclut Max Bauer, président de la Coordination Rurale du Var.

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