Le 14 août 2024, les membres du Conseil d’Administration de la Coordination Rurale 04 ont rencontré le Préfet des Alpes-de-Haute-Provence, Monsieur Marc Chappuis, pour discuter de la situation préoccupante de l’agriculture dans le département. La réunion a également compté sur la présence de Madame Catherine Gaildraud, directrice de la DDT 04.
Lors de cette rencontre, plusieurs problèmes majeurs ont été abordés, notamment le drame récurrent des suicides parmi les agriculteurs, le mal-être généralisé au sein de la profession, et le manque d’avancées concrètes pour améliorer leur situation.
Un point particulier a été fait sur les faibles revenus tirés des récoltes, avec l’exemple du maïs dont la vente couvre à peine les coûts de production, sans générer de bénéfices. La situation est similaire pour le blé, où le rendement est insuffisant, en partie à cause des importations à bas prix qui concurrencent injustement les productions locales.
Toutefois, la gestion de l’OFB a été saluée pour son efficacité, notamment en ce qui concerne la régulation des prédateurs grâce à une équipe compétente et des interventions ciblées.
En ce qui concerne l’UGAP, malgré la visite de Bruno Le Maire en mars 2024, les agriculteurs n’ont constaté que peu, voire aucune amélioration.
Des préoccupations ont également été soulevées au sujet de la gestion de l’eau, notamment avec la situation du lac de Mison, qui a vu sa capacité de stockage diminuer en raison d’un nettoyage rendu impossible par les revendications écologistes. Le lac se vide rapidement, créant des difficultés supplémentaires pour les agriculteurs. Par ailleurs, l’augmentation du niveau de la Durance entraîne des crues fréquentes, compliquant l’accès à certains terrains, comme en témoigne une exploitante qui a eu des difficultés à déplacer ses moutons.
Concernant la PAC, malgré quelques évolutions, des problèmes persistent, notamment avec la détection des jachères par satellite. Si les mauvaises herbes sont entretenues, les satellites ne les identifient pas correctement, obligeant les agriculteurs à déclarer ces parcelles comme non exploitées.
Le sentiment général des agriculteurs est un profond mécontentement, résumé par cette phrase : « On a le profond sentiment d’être pris pour des imbéciles ». Ce ressenti traduit une frustration face au manque de reconnaissance et de soutien, alors qu’ils sont confrontés quotidiennement à de multiples difficultés.
