L’Assemblée Générale (AG) de la Coordination Rurale (CR) des Pays de la Loire a eu lieu ce mardi 26 juillet 2022 à Saint-Quentin-les-Anges, en Mayenne. Comme chaque année, il y a eu la réélection de l’intégralité du bureau. Le nouveau président de la CR régionale des Pays de la Loire est désormais Loïc Crespin. Également président de la CR Loire Atlantique. Cette réunion a aussi été l’occasion d’échanges entre les différents élus départementaux. Et les sujets ont été nombreux.
Point sur la situation de l’influenza aviaire dans la région
Guy Marie Clergeau, élu CR 85 et représentant CR Pays de la Loire au CESER.
Parmi les sujets abordés, l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène. Guy Marie Clergeau, élu vendéen et représentant la région des Pays de la Loire au Conseil Économique, Social et Environnemental (CESER) a fait un bilan de la situation sanitaire. Il a également exposé les pistes de réflexion actuelle pour limiter le retour de l’épidémie à l’hiver prochain.
Concernant les aides, 75% de l’indemnité a déjà été versée. Pour les 25% restants, il faudra attendre la nomination d’experts. La commission Volaille craint un manque de canetons pour la remise en place en raison de la mort des reproducteurs. Le déficit est estimé à 30% de canetons en France. Déficit qu’il faudra combler par des importations. Dans la région, et surtout en Vendée et Loire Atlantique, le problème est la surconcentration. En effet, dans cette zone, les bâtiments d’exploitation se touchent. Cette situation rend difficile la limitation du virus, notamment en l’absence de vaccin. Une solution envisagée pour cet hiver serait la déconcentration. Il faudrait faire des vides sanitaires, autrement dit, des élevages sans canards. Cette mesure nécessiterait cependant la mise en place d’un soutien financier pour les éleveurs afin de pallier le manque à gagner.
La CR doit être plus visible à la Chambre d’agriculture régionale !
Natacha Guillemet, adhérente CR 85 et représentante de la CR Pays de la Loire à la Chambre d'agriculture régionale.
Natacha Guillemet, adhérente vendéenne et élue CR à la Chambre d’agriculture régionale a exprimé son souhait de renforcer la participation et les actions de la CR au sein de la Chambre d’agriculture régionale. Les élus des autres départements ont approuvé l’importance de faire porter les revendications de la CR à la région.
La CR s'interroge sur le fonctionnement des SAFER
Stéphane Porte, président de la CR 72.
Stéphane Porte, président de la CR 72 a évoqué la difficulté à comprendre l’application des critères de priorisation et le fonctionnement des SAFER dans la Sarthe. Les élus des autres départements ont évoqué des difficultés similaires. Le rôle des SAFER est de permettre à tout porteur de projet viable – qu’il soit agricole, artisanal, de service, résidentiel ou environnemental – de s’installer en milieu rural. Les projets doivent être en cohérence avec les politiques locales et répondre à l’intérêt général. Il s’agit donc d’un élément important pour le développement et l’installation des agriculteurs. Les élus souhaiteraient qu’il y ait un peu plus de transparence quant au fonctionnement de ces structures.
Les élus CR Pays de la Loire examinent la PAC 2023
Réduction de la période d'intervention sur les haies bocagères
Loïc Crespin, président de la CR 44 et de la CR des Pays de la Loire a souhaité aborder la nouvelle réglementation PAC sur les haies de bocages. À ce jour, un mètre linéaire de haie équivaut à 10 m² tout comme pour les bandes enherbées. La PAC 2023 prévoit une augmentation de la valeur des surfaces d’intérêt écologique (SIE) ce qui devrait passer le mètre linéaire de haie à 20m². Cette mesure est plutôt bien accueillie.
En revanche, la nouvelle période pour laquelle les haies ne peuvent pas être touchées du 15 mars au 15 août paraît problématique. Précédemment, l’interdiction s’appliquait du 1er avril au 31 juillet. L’augmentation de cette durée d’interdictions augmente les difficultés pour l’entretien des haies. Une durée d’action réduite entraîne une pression sur le matériel d’élagage pour les CUMA et les ETA. Cette situation entraine par conséquent une augmentation des charges pour les agriculteurs.
Les décideurs doivent savoir que la période est également restreinte par les épisodes pluvieux. En effet, le travail est impossible lors des périodes de pluie pour ne pas engendrer des tassements de terrain. Dans les Pays de la Loire, l’entretien est donc quasiment impossible du 15 novembre au 15 août. Les élus comprennent que cette interdiction est justifiée pour permettre la protection de rares espèces d’oiseaux qui ont une nidation tardive. Mais, ils demandent avec insistance que la période de 4 mois puisse être adaptée en tenant compte des situations à l’échelle des territoires.
Le monitoring vers une surveillance 24h/24h et 7j/7 ?
Les élus de Maine-et-Loire souhaitent également qu’il y ait plus de transparence sur la mise en place du monitoring. Le monitoring est le suivi continu de l’activité d’une exploitation via le satellite. L’objectif de cette procédure est d’identifier la présence et le type de cultures sur une parcelle afin de faciliter les contrôles. Le satellite identifie ainsi les différentes cultures grâce aux infrarouges, à l’activité photosynthétique et au relief. Ensuite, une comparaison se fait entre les images satellites et la déclaration PAC. Les agriculteurs craignent des dérives et une surveillance permanente pouvant rappeler un certain nombre d’œuvres de science-fiction.
La CR Pays de la Loire veut plus de moyens pour le stockage de l'eau et le pastoralisme !
Il y a eu des échanges concernant la situation hydrique, les différents arrêtés sécheresses et les feux. Les élus CR souhaitent la mise en place d’aides, notamment pour les jeunes installés et les exploitations en difficulté, victimes des intempéries climatiques mais également du contexte économique avec la guerre en Ukraine. Ils souhaitent plus d’actions pour limiter le départ de futurs incendies. Ils veulent une réflexion pour revaloriser le pastoralisme. En effet, cette pratique assure l’entretien et la coupure des combustibles limitant la propagation du feu. Les élus mayennais ont également rappelé qu’il était important d’avoir des actions de stockage d’eau en hiver pour permettre d’irriguer en été. Le développement de structures de stockage d’eau y compris avec des géomembranes devrait faire l’objet de réflexion pour l’aménagement du territoire.