Jeudi 22 décembre, quelques jours avant Noël, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, est venu en Vendée afin de présenter aux acteurs de la filière et aux élus locaux (députés, sénateurs…) le plan d’action visant à élaborer une stratégie vaccinale dans le cadre de l’épizootie de grippe aviaire.

La CR 85 par le biais de David Renoux, Guy Marie Clergeau et Natacha Guillemet était présente pour rappeler que les éleveurs sont à bout et ne tiendront pas longtemps. Les éleveurs sont en attente d’une feuille de route pour 2023 afin de donner une visibilité aux organismes bancaires et donc de limiter l’impact social, moral et économique. « Il est temps de faire une pause, tant qu’aucune garantie nous est donnée pour élever nos animaux sans crainte », demande Guy Marie Clergeau, référent volailles à la CR 85. Les éleveurs de volailles doivent pouvoir cesser leur activité jusqu’à la fin de la période à risque. En conséquence, il sera nécessaire de mettre en place une prise en charge à 100 % des pertes économiques.

Pour la CR 85, les mesures sanitaires (euthanasie, ramassage, équarrissage, VMO, etc.) sont bien plus coûteuses pour les finances de l’État qu’une indemnisation d’un arrêt de production.

« Les éleveurs ont également besoin d’une plus grande transparence sur la fixation de la valeur marchande objective des animaux (VMO). Il faut que celle-ci soit revue trimestriellement, car les évolutions des charges et des prix ont été importantes ces derniers mois », rajoute Guy Marie Clergeau. Sur cette question, le ministre indique que les VMO seront réévaluées au printemps.

Les analyses et les visites sanitaires imposées aux éleveurs pour faire abattre leurs animaux sont très coûteuses, en particulier pour ceux qui travaillent en vente directe avec des expéditions hebdomadaires de lots réduits. « L’État doit encadrer, comme pour les visites prophylactiques, les prix et allonger à 3 semaines les périodes de validité des visites sanitaires », réclame Natacha Guillemet.

Marc Fesneau est venu « donner de l’espoir mais, pas de faux espoirs » suivant ses termes. La vaccination constitue un levier en complément d’autres mesures pour s’adapter au virus (biosécurité). Celle-ci n’interviendra au mieux qu’à la fin de l’été, car tout le processus de validation du vaccin doit être respecté. En effet, le plan opérationnel d’action qui va être lancé permettra au cours des prochains mois :

  • d’évaluer l’efficacité des solutions vaccinales sur les différentes espèces de volailles et palmipèdes en tenant compte des résultats des expérimentations en cours,
  • de s’assurer de la capacité des entreprises pharmaceutiques à obtenir les AMM et à produire les vaccins,
  • de valider une stratégie vaccinale puis de définir les conditions technico-économiques de sa mise en œuvre (priorité sur certains secteurs, certaines productions ?)
  • de mener un travail de pédagogie, d’information et de communication avec les partenaires commerciaux, pour leur apporter toutes les garanties sanitaires.

La vaccination semble dorénavant faire l’unanimité.

Les doléances de la CR 85 ont été données en main propre au conseiller filières animales, santé et bien-être animal du ministre, Hadrien Jaquet, et à la directrice générale adjointe de la DGAL, Emmanuelle Soubeyran, avant une discussion en tête-à-tête avec le ministre. Lors de cet entretien, la question des importations de viande à travers les traités de libre-échange a été abordée. « L’agriculture ne doit pas servir de variable d’ajustement, ou alors les clauses miroirs doivent être appliquées », conclut David Renoux, président de la CR 85.

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