Pour la 2ème fois depuis le début de l'épizootie, la CR85 a rencontré le 1er février 2023 des représentants de la DDPP et de la DDTM en charge du volet indemnisations pour les pertes économiques.

La section volailles de la CR85, emmenée par Guy Marie CLERGAU son responsable de section, a rencontré Christophe MOURRIERAS (directeur DDPP), Maryvonne REYNAUD (directrice adjointe), Jennifer DELIZY (chef de service santé, alimentation et protection animales) ainsi que son adjoint, Guillaume VENET. La DDTM , était aussi présente avec Michaël ZANDITENAS (chef du service agriculture) et Patrick FROMONT.

Bilan sur la seconde vague

Pour commencer, le directeur de la DDPP a réalisé un point sur la seconde vague qui a débuté en septembre 2022. Le dernier cas recensé en Vendée, à la Tardière, date du 16 janvier, portant le nombre d'élevages touchés à120, pour 2,3 millions de volailles. A cela, il faut ajouter 60 élevages abattus préventivement. Pour Guillaume VENET « certains jours on était à la limite des capacités, mais c'est passé ». En effet, avec 500 tonnes jour à évacuer lors du pic, on approchait de la limite de la capacité d’équarrissage qui est à 600T/jr. « La situation semble stabilisée en Vendée, mais on sait que l'avifaune sauvage est touchée et est porteuse de la maladie » prévient Christophe MOURRIERAS.

Des mesures inefficaces ou aberrantes

Guy Marie CLERGEAU déplore que la réserve ornithologique des Landes Génussons ne soit pas « totalement fermée au public » pour éviter tout transfert potentiel du virus. La DDPP précise qu'elle n'a pas la main sur cette décision.

De son côté, Patrick BOISSEAU, éleveur à St Fulgent, trouve que pratiquer l'euthanasie des animaux à l'extérieur des bâtiments n'est pas logique et peut participer à la diffusion du virus lorsqu'il y a beaucoup de vent. « Chez moi en fin d'année, il y avait des fortes rafales et les plumes volaient dans la prairie à côté des bâtiments sur plusieurs dizaines de mètres » complète-t-il.

Le dépeuplement arrive à son terme puisqu'il ne reste plus de canards et de dindes en élevage. La DDPP est dans l'attente de la stratégie globale de repeuplement de la DGAL, mais commence à rouvrir progressivement la zone littorale qui a été moins touchée.

Dans cette zone, la mise en place de toutes les espèces sera possible. Pour Pierre Jean BESSON de Chavagnes en Paillers « il ne faudrait pas remettre en place des canards et des dindes avant les beaux jours ou tant qu'il n'y a pas de vaccins ». « On prend des risques sanitaires et financiers » ajoute Guy Marie CLERGEAU. La DDPP ne peut pas interdire aux coopératives de remettre en place certaines espèces. Elle précise que certains groupements se renseignent pour acheter à l'étranger des vaccins qui fonctionnent, comme par exemple celui en circulation au Mexique. « Psychologiquement, beaucoup d'éleveurs ne sont pas prêts à remettre en place, mais financièrement ils n'auront pas le choix » s'inquiète Laurent GAUVARD des Lucs sur Boulogne.

La gestion financière

Au niveau de la VMO, la DDPP est toujours en attente d'une revalorisation qui pourrait intervenir pour les indemnisations liées à la seconde vague. Alain BOSSIS de Sallertaine rappelle que « les charges ont explosé et les VMO ne sont plus réalistes ».

Pour l'aspect pertes économiques, Michaël ZANDITENAS et Patrick FROMONT expliquent que les dépôts des demandes de solde ont débuté depuis le 14 décembre 2022 avec un mois et demi de retard. Environ la moitié des demandes attendues aurait été déposée, si on se fie aux demandes d'avance (1200). Jusqu'à présent la DDTM arrive à gérer les dossiers et environ 200 sont mis en paiement pour l'acompte de 50%. Il reste jusqu'au 24 février pour déposer les demandes.

Patrick FROMONT précise que la date de fin de l'I2 correspond soit à la remise en place d'animaux, soit à la date de l'arrêté d'interdiction de mise en place. Michaël ZANDITENAS complète en disant qu'il serait temps de finir la seconde vague pour que la nouvelle I1 puisse être indemnisée.

Pour clore cette rencontre, tout le monde s'accorde pour dire que la seconde vague a été mieux gérée que la première, sûrement du faite que tous les élevages n'étaient pas pleins. Malheureusement il va falloir apprendre à vivre avec cette maladie devenue endémique.

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