Le vendredi 27 janvier 2023, la Coordination Rurale de Vendée a rencontré la députée Véronique Besse pour aborder des sujets d'actualité.

La rencontre a eu lieu sur l'exploitation des frères Clergeau aux Landes Génussons. Après une visite du siège d'exploitation, au niveau des bâtiments qui logent les limousines et poulets labels, les discussions se sont poursuivies au chaud dans le bureau.

Grippe aviaire

Le premier sujet traité s'imposait de lui même. En effet, l'exploitation ayant été touchée par la grippe aviaire au printemps dernier, il était normal de débuter sur ce thème. Guy Marie Clergeau, responsable de la section volailles de la CR85, après avoir rappelé l'évolution de la crise en Vendée, a insisté auprès de la députée pour que l’État continue à soutenir la filière. Pour l’État, il serait plus judicieux de ne pas remettre en place de canards et de dindes tant qu'il n'y a pas de moyen de se protéger du virus. « Ça coûterait beaucoup moins chère d'indemniser pour le vide que d'euthanasier et détruire les animaux » conclut-il après avoir fait la démonstration sur son élevage.

« La vaccination est un des moyens pour sortir de la crise mais la diminution de la densité des élevages dans certains secteurs peut aussi aider » ajouta-t-il.

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Crise de l’élevage

Stéphane Charbonneau, responsable de la section viande au niveau national, a ensuite embrayé sur la décapitalisation accélérée des troupeaux allaitants et laitiers. Ainsi, en quatre ans, un quart du cheptel français a disparu.

« Même Bigard commence à s’inquiéter de manquer d'animaux » s'exclama-t-il. Avec un quart des steaks venant de l'étranger « on est très loin de la souveraineté alimentaire promise durant la covid » dit-il dépité.

Les représentants de la CR85 alarment depuis de nombreuses années les parlementaires vendéens sur ce sujet. Il y a quelques années, ils étaient pris pour des fous, mais maintenant que la chute de l'élevage est prégnante, les politiques se demandent comment arrêter l’hémorragie.

Stéphane Charbonneau explique que « même avec une augmentation des prix de vente, il sera très difficile de maintenir de l'élevage dans nos campagnes, tellement les éleveurs sont fatigués moralement et physiquement, de se battre pour vivre de leur travail ».

Véronique Besse trouve que le gouvernement actuel ne prend pas la mesure de la crise dans laquelle la France plonge. « Tout le monde subit, mais jusqu'à quand » s'interroge-t-elle.

Les accords de libre échange sont l'autre point noir abordé par les représentants de la CR85. « Il n'est pas normal de laisser entrer en Europe des produits qui ne respectent pas nos normes » s'insurge le président de la CR85, David Renoux.

Ce à quoi la députée répond « l'Europe n'existe pas, elle ne protège personne ».

Stockage de l'eau

Pour terminer la rencontre, David Renoux a abordé le stockage de l'eau. « Le marais actuellement est plein, l'eau recouvre les prés et les pompes évacuent l'eau vers la mer. Pourquoi écoute-t-on quelques hurluberlus adeptes de la décroissance et qui empêchent le développement des réserves » interroge-t-il. La CR rappelle qu'il est primordial de mettre en place un plan de création de réserves d'eau, dimensionnées à l'échelle d'une ou deux exploitations.

Il est ensuite rappelé à Véronique Besse que les stations d'épuration des villes ne sont pas aux normes et qu'il serait temps de se pencher sur le problème. Si les eaux usées des villes étaient correctement traitées et ensuite stockées, l'agriculture française ne manquerait pas d'eau. « La continuité écologique des cours d'eau n'est qu'un prétexte pour évacuer plus rapidement les rejets des villes vers la mer » ajoute David Renoux.

La députée a pris bonne note des différentes remarques de la CR85, à voir maintenant si elle les utilisera à bon escient.

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