300 000 € : c’est le montant des indemnisations versées en 2021 aux agriculteurs du département, au titre des dégâts causés par le sanglier sur les cultures. Sa prolifération semble sans limites. Le sanglier profite de la nuit pour ne pas être dérangé durant son festin au milieu des vignobles de l’Hérault. En effet, quelques semaines avant les vendanges, lorsque les raisins sont mûrs, il mange des grappes entières, ravageant et piétinant les vignes au passage. Les pertes sont considérables cette année. C’est le cas pour Arnaud Poitrine, viticulteur dans la commune de Cabrières. Pour lui, le coup est rude : « Je suis attaqué tous les ans par le sanglier, vers la fin juillet. Cette année, avec la sécheresse, c’est encore pire ! Il y a moins d’eau et de fruits, et les sangliers se rabattent sur nos vignes. Le bilan est lourd, sur certaines parcelles j’ai perdu 3/4 de la récolte. C’est un fléau, et c’est récurrent, mes parcelles sont isolées, en bord de bois et les sangliers sortent. La perte de cette année représente environ 5/6 tonnes de raisin. » Camera Projecteur a détections de mouvement , clôtures électrifiées, des solutions de protection existent, mais elles sont onéreuses, demandent du temps aux agriculteurs pour les installer et faire le tour pour vérifier le bon fonctionnement et les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des investissements. Sans parler des vol des batteries et des postes. Et pas toujours adapté selon Arnaud Poitrine :«  On m’a bien proposé d’installer des clôtures électrifiées mais j’ai un parcellaire morcelé d’une cinquantaine de petites parcelles, cette solution n’est pas adaptée à ma situation. De plus, les plus petits animaux passent facilement en dessous des clôtures. »

Des attaques à répétition

Certains exploitants, désespérés par les dégâts causés par le sanglier, ont même lancé des appels pour inviter des personnes à occuper les champs en faisant du bruit, pour éloigner les bêtes et protéger les cultures. « Un chasseur est déjà venu pour faire des tirs crépusculaires, nous essayons de faire du bruit avec des épouvantails ou des pistolets avec des balles à blanc, mais même avec cela, le sanglier s’habitue et n’a plus peur !» raconte le viticulteur. Car les vendanges ne peuvent pas attendre ! « Pour quelques raisins mangés, ils ravagent les parcelles,les raisins sont au sol la terre est grattée, il y a des trous, déplore-t-il amèrement. « Ils sont également friands de la paraffine qui se trouve sur les plantes nouvelles, et ils arrachent les plants. Il m’arrive de retrouver 40 plants arrachés, et ce n’est pas récupérable. Il est très compliqué pour nous de prétendre à des indemnisations. Quand vous vous levez le matin et que vous découvrez votre parcelle dévastée alors qu’il est l’heure de faire les vendanges, nous devons sauver ce qu’il reste et nous n’avons pas le temps de lancer une procédure avec la venue d’un expert pour faire constater les dégâts ! »

Un prélèvement insuffisant

Pour monsieur Poitrine, « la seule solution est de chasser plus tôt,et de mettre en place le tir crépusculaire dès que l’on constate des dégâts. L’ouverture de la chasse commence en juin, mais avec la canicule, les chasseurs n’ont pas voulu chasser avant le 15 août pour leur chiens.» malgré les nombreuses demandes des viticulteurs victimes eux aussi des dégâts. En effet, le sanglier ne cesse de proliférer malgré les prélèvements : les battues correspondent à 80 % des 20 000 sangliers prélevés en 2021. « Ils se reproduisent de plus en plus, constate aussi Arnaud Poitrine. « Surtout sur nos coteaux boisés, ils prolifèrent à vue d’œil, nous voyons des mères passer avec 10 petits derrière. Cela est sûrement du au changement climatique. »

La possibilité d’une régulation administrative

Pour améliorer la prise en charge de ce problème, la préfecture de l’Hérault a mis en place un formulaire en ligne via demarches-simplifiées.fr permettant aux usagers de faire une demande de régulation administrative. En premier lieu, il convient de contacter la société communale de chasse compétente sur le territoire concerné par les dégâts. Dans le cas de nuisances ou de dégâts avérés par des espèces gibiers, et si les chasseurs locaux ne peuvent pas intervenir (territoire non chassé ou période de fermeture), il est possible de faire une demande de régulation administrative par la louveterie. Cette demande est à adresser à la Direction départementale des territoires et de la mer de l'Hérault via le formulaire ci-dessous. Suite à cette demande, le lieutenant de louveterie du secteur (personne bénévole de l’État) sera mandaté par la DDTM, pour faire une expertise de terrain et proposer une intervention adaptée. Lien vers le formulaire: https://www.herault.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-risques-naturels-et-technologiques/Chasse/Demande-de-regulation-administrative

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