Fin aout, Max Bauer, président de l'association Allo Agri, a rencontré Pascal Cormery, président de la Caisse centrale de la MSA. Pour la CCMSA, Magalie Rascle (directrice du développement sanitaire et social et directrice de la direction déléguée aux politiques sociales par interim ) et Frédérique Jacquet- Libaude (responsable du Programme de prévention du mal-être MSA) ont également pris part aux échanges. L'objectif de cette rencontre était de présenter le dispositif Allo Agri tout en réfléchissant aux possibilités de mise en relation avec les services de la MSA à l'échelon local.
Pour débuter cet échange, Max Bauer a pris le temps d'expliquer aux participants le cheminement qui avait conduit à la création du dispositif : "Fin 2020, avec le soutien de la Coordination Rurale, nous avons lancé cette association pour améliorer le repérage et l'accompagnement des agriculteurs en situation de souffrance psychique ou professionnelle. Il s’agit d’un numéro vert mis en place pour des agriculteurs et par des agriculteurs. La structure veut être une association sociale, de recherche de solutions, de statistiques, de collecte d’informations et de communication." Convaincu que c'est au plus proche du terrain que les réponses les plus appropriées pourront être apportées, Max Bauer considère ce numéro d'écoute comme une véritable passerelle entre les agriculteurs en difficultés et les structures d'accompagnement déjà existantes. L'objectif est de tendre vers un maillage du territoire cohérent tout en cherchant systématiquement à proposer les mesures de soutien et d'entraide les plus adaptées, toujours dans le respect de la confidentialité et de l'anonymat. Par ailleurs, le renforcement de la prévention du mal-être devant nécessairement passer par une mobilisation et une responsabilisation de l'ensemble des acteurs en contact avec le monde agricole, Max Bauer précise que l'association Allo Agri œuvre également avec force pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur ce sujet encore beaucoup trop tabou dans de nombreuses campagnes françaises. Lancé dans un premier temps en Auvergne-Rhône-Alpes, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur et en Occitanie, le déploiement du dispositif sur l'ensemble du territoire national est prévu pour la fin de l'année. Les responsables de la CCMSA ont ensuite pris le temps de présenter les principaux dispositifs de prévention ("Et si on parlait du travail"), de détection (Réseau "Sentinelles"), d'orientation (Cellule pluridisciplinaire d'analyse de dossiers d'adhérents en mal-être) et d'accompagnement des agriculteurs en difficulté (aide en répit notamment). Il a notamment été question du dispositif Agri'Ecoute qui a traité près de 3 500 appels en 2021 et qui est actuellement en train d'élaborer un protocole d’articulation avec le numéro national de prévention du suicide (3114). Pour entamer une coopération pérenne entre Allo Agri et la MSA, il est dès lors envisagé :
- La transmission à l'animateur en charge du dispositif des coordonnées des responsables qui suivent le programme mal-être à l'échelle locale,
- Le partage d'informations mutuelles pour faciliter l'organisation et le suivi de formations "Sentinelle" sur le terrain,
- L'organisation de webinaires avec transmission de documentations pour tous les membres du réseau Allo Agri intéressés pour connaître plus en détails les dispositifs de prévention ou d'accompagnement proposés par la CCMSA,
- Une coordination renforcée au niveau local entre les équipes des MSA et les acteurs d’ Allo Agri pour une bonne complémentarité et communication sur les différents dispositifs.
En conclusion de cette rencontre et après avoir remercié Monsieur Cormery pour la qualité des échanges proposés, Max Bauer a rappelé l'importance pour Allo Agri de travailler en lien étroit avec toutes les structures existantes, qui ont "l'ancrage local, l'antériorité et le savoir-faire en matière de prise en charge des agriculteurs en difficulté". C'est ainsi qu'il espère pouvoir créer un véritable "pont" entre Allo Agri et les services de la MSA. Il souhaite également que ce type d'échanges puisse être renouvelé aussi souvent que l'actualité agricole l'exigera.