Les motions soumises au vote de la session Chambre de Lozère du 14 mars 2023 ont été jugées plutôt consensuelles par les représentants de la CR48. Voici un petit récapitulatif des débats.

La première motion proposée concerne les limites du plan stratégique national 2023/2027.
Cette motion dénonce la volonté de l’État de dévaloriser les surfaces pastorales à travers le critère de chargement minimum de 0,2 UGB/ha. Ce seuil, bien que très bas, pourrait priver d’accès aux aides du 1er pilier de près de 100 exploitations lozériennes. La motion dénonce aussi la faiblesse des enveloppes ICHN (Indemnité compensatoire de handicaps naturels) et MAEC (Mesures agro-environnementales et climatiques). Cette première motion a été votée à l’unanimité.

Même résultat pour la deuxième motion, relative aux conditions de logement des animaux en AB, qui réclame le maintien d’une dérogation pour les systèmes entravés ainsi que la prise en compte des conditions climatiques des zones de montagne.

La troisième motion est relative au seuil de 150 UGB (Unité de Gros Bétail) dans la proposition de révision de la directive sur les émissions industrielles (DEI).
En effet, cette directive prévoit de mettre sur le même plan administratif les élevages extensifs de montagne et les feeds-lots (parcs d’engraissement) de milliers d’individus, ce qui n’est pas approprié. La motion demande l’abandon de la proposition de révision sur les DEI. Seule la confédération paysanne s’y est opposée.

La quatrième motion concerne le développement de la production agricole lozérienne.
Cette motion aux demandes diverses reprend des éléments qui sont pour la plupart acceptables, (aides aux cédants, revalorisation des retraites, défrichements, retenues collinaires, non superpositions de contraintes supplémentaires). Cependant, le refus d’y inscrire la fin du plafond de 40 ans pour l’obtention de la DJA (Dotation jeunes agriculteurs) poussera les deux élus CR à s’abstenir lors du vote.

La cinquième motion sur le développement de la viande cellulaire a sans surprise suscité aussi l’adhésion. Le constat désolant du développement de ce genre de denrées est condamnée par l’ensemble des élus présents.

La sixième motion s’est intéressée aux conditions de pratique de l’écobuage. Après un rappel des avantages que procurent les écobuages sur des milieux non mécanisables et de leur rôle protecteur vis-à-vis des incendies estivaux, la motion demande à ce que les agriculteurs conservent leur autonomie en maintenant la période dite libre inscrite dans la réglementation ainsi qu’une réduction du délai de déclaration, une semaine au lieu d’un mois. La confédération paysanne s’y est opposée.

La septième motion concerne le développement du photovoltaïque en Lozère.
Sans manifester d’opposition pure au développement de l’agrivoltaïsme, la motion demande à ce que les projets soient en premier lieu orientés vers les surfaces déjà artificialisées. Vote à l’unanimité. La vigilance est de mise sur les parcelles sectionales et communales.

Focus sur le désert vétérinaire

Le GDS (Groupement défense sanitaire) est inquiet vis-à-vis de la future pénurie de vétérinaires qui se profile en Lozère, la fermeture du cabinet de Barre des Cévennes et le départ d’un associé sur Florac étant les derniers exemples en date.
Les éleveurs, au cheptel positif à la Besnoitiose, qui ont sollicité le GDS sont ceux qui peuvent envisager un assainissement. Le GDS craint que les changements soient plus contraints lorsque les difficultés commerciales surviendront. Un point sur l’évolution du cheptel départemental démontre que la baisse des effectifs bovins est moindre qu’au niveau national mais que la baisse du cheptel ovin/caprin est, elle, plus marquée en Lozère. La prédation est avancée comme explication.

Les conclusions du plan alimentaire territorial font ressortir une demande de cultures légumières de plein champ et semi transformés (lavés, congelés, sous vide) pour la restauration collective. Le département fait savoir qu’il augmentera la dotation des cantines.

L’intervention du préfet sur le thème de l’eau

Tous les projets concernant le stockage de l’eau sont les bienvenus, citernes micro réserves… Les financements sont à l’étude, mais le préfet avance des taux proches de 80 voire 90%.
Pour la saison en cours, le but est de ne pas arriver à une interdiction totale d’irriguer. Le préfet, globalement favorable à l’irrigation souhaite maintenir une autorisation à 25% des volumes habituels pour sauvegarder les cultures.
Cependant les premiers procès verbaux arriveront cet été si nécessaire.
La CR note que la visite du préfet au Gaec Rousset en février dernier a certainement joué un rôle prépondérant dans l’appréciation de la thématique de l’eau par le préfet.

Un contact a été pris auprès de la nouvelle préfète de Région en charge du dossier loup pour demander l’installation d’une brigade Massif central. En Lozère, 250 chasseurs ont été formés pour les tirs de défense, 8 louvetiers supplémentaires vont être recrutés pour pallier aux départs et leur équipement amélioré (lunettes à vision nocturne). Il reste à débloquer des aides pour financer deux « aides berger d’urgence ».

Une discussion de dernière minute sur les retraites verra la CR intervenir pour affirmer son opposition, non pas à toute réforme mais à celle proposée par l’état et votée depuis. En effet des amendements auraient été plus que souhaitables sur le montant minimal des retraites et sur la reconnaissance de la pénibilité.

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