Près de 200 agriculteurs, tous syndicats confondus, se sont rassemblés à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées (65), ce jeudi 26 janvier 2023, à l’appel des CR 31, 32, 47, 65, 82, pour protester contre une hausse de plus de 100 % du prix de l’eau pour les irrigants du Sud-Ouest. Retour sur l’Acte 2 d’une mobilisation déterminée.

L’acte 2 d’une mobilisation initiée par la Coordination Rurale

Pour rappel, la Compagnie des Coteaux de Gascogne (CACG), qui alimente en eau une grande partie du Sud-Ouest, a voté l’adoption d’une révision tarifaire qui va faire exploser le prix de l’irrigation. Pour porter leur mécontentement, les CR du bassin Adour-Garonne (CR31, CR32, CR47, CR65, CR82) ont appelé les irrigants et agriculteurs du Sud-Ouest à se mobiliser nombreux à l’occasion de la tenue du conseil d’administration de la CACG.

Le jeudi 22 décembre 2022, une vingtaine d’agriculteurs des CR 32, 65 et 47 s’étaient déjà rassemblés devant le siège social de la CACG en signe de premier avertissement. Les manifestants avaient alors été reçus par le nouveau directeur de la CACG, Willy Luis, et avaient fait la promesse de revenir plus nombreux pour prouver la légitimité de leurs revendications.

Un mois plus tard, le jeudi 26 janvier 2023, la promesse est tenue. Les CR 31, 32, 47, 65, 82 lancent l’acte 2 de la mobilisation et le mouvement est rejoint par la FDSEA65 et les JA 65, pour une action asyndicale et interdépartementale de plus grande ampleur. C’est alors près de 200 agriculteurs qui se réunissent devant le siège social de la CACG où une tribune est donnée aux élus.

Tribune et rassemblement devant les bureaux de la CACG

Cortège de tracteurs et de manifestants prêts à déambuler jusqu'au Conseil départemental

Un cortège composé de manifestants et de tracteurs est ensuite formé pour déambuler dans Tarbes en direction du Conseil départemental des Hautes-Pyrénées, où le conseil d’administration de la CACG est alors en train de procéder à l’élection de ses nouveaux membres.

Sur les coups de midi, pendant que certains s’attaquent aux grillades pour le repas, une délégation d’élus syndicaux et d’irrigants, dont plusieurs élus de la CR, s’introduit à l’intérieur du Conseil départemental afin d’entamer une discussion avec les membres de la CACG.

Rassemblement devant le Conseil départemental

Tribune de Philippe Badin de la CR47 devant le Conseil départemental

Délégation syndicale s'introduisant à l'intérieur du Conseil départemental

Des points d’accord non satisfaisants pour la Coordination Rurale

A l’issue de la discussion avec la délégation, le directeur de la CACG, son ancien président et son président nouvellement élu, Jean-Louis Cazaubon, se présentent aux manifestants pour confirmer que la CACG ne reverra pas sa tarification à la baisse.

Seuls points de concession, la CACG s’engage à délivrer aux irrigants le paramètre « petit p » d’indexation du prix de l’eau en début de campagne, de façon à leur donner plus de visibilité sur la facture d’eau finale au moment de leur choix de production. Elle propose également de plafonner sa variation via un « petit p capé ». La CACG avance également un élargissement de la commission Neste du 5 février à plus de responsables professionnels et envisage des groupes de travail sur la révision des concessions de l’État.

Discours des directeur, ancien et nouveau présidents de la CACG devant les manifestants

Si la FDSEA65 se satisfait de ces points d’accord, ce n’est pas le cas de la CR qui craint que les agriculteurs ne revivent l’été 2022. « On a écouté la messe, c’est tout » provoque au micro Philippe Badin, secrétaire adjoint à la Chambre d’agriculture du 47 et représentant de la CR à la CACG. « Lourdes n’est pas loin ! » surenchérit un agriculteur dans la foule.

Les manifestants rappellent que la CACG mord les mains qui la nourrissent. Car, avec cette réforme tarifaire, elle va perdre ses irrigants. La seule solution, c’est le stockage de l’eau. « Si l’eau n’est plus stockée sous forme de neige ou de glace en montagne, alors il faut la stocker d’une autre façon » rappelle avec évidence un agriculteur. La CACG rejoint les revendications de la CR concernant le stockage de l’eau et encourage à la création de réserves d’eau supplémentaires. « Si nos prédécesseurs n’étaient pas passés par là, pour le canal de la Neste, le canal Philippe-Lamour et tous les barrages hydroélectriques, la Garonne aurait triste mine » concède le nouveau président de la CACG. « Il faut faire tomber les dogmes ». En effet, depuis l’abandon du barrage de Sivens, il n’y a pas eu d’autres projets de retenues d’eau. Cela fait plus de 20 ans qu’on en construit plus alors qu’il y a un vrai besoin et que la construction demande du temps, au moins 10 ans !

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