La Coordination Rurale était hier devant l'usine Nutella de Villers-Écalles (76) pour alerter sur les conséquences des importations d'huile de palme sur l'agriculture française et européenne.

Huile de palme : le Nutella n'est pas qu'un symbole

Le Nutella représente un symbole d’utilisation d’huile de palme par les grandes entreprises agro-alimentaires européennes. Il est déjà fortement attaqué par les associations de consommateurs pour 3 raisons : ► l’huile de palme contribue à la déforestation tropicale ; ► l’huile de palme contient environ 50 % d’acides gras saturés contre 7 % pour l’huile de colza et 10 % pour l’huile de tournesol ; ► la composition du produit qui varie en fonction des cours des matières premières. Par exemple, l’an dernier, avec la flambée des cours du cacao et la baisse des prix du sucre et de la poudre de lait écrémé, le groupe Fererro a modifié en conséquence les proportions de ces trois ingrédients pour faire des économies.

Pour nous agriculteurs, c’est au nom d’un quatrième motif que la politique de Nutella nous semble critiquable : l’huile de palme n’est pas produite en Europe. Même si Nutella affirme qu’elle est certifiée, ce qui est certain, c’est qu’elle n’est pas produite localement. L’usine est en campagne, entourée de prairies et de champs de colza ; pas de palmeraie en vue…

Au-delà du symbole que représente Nutella, l’action #metsdelhuiledici s’inscrit dans la lignée de #balancetonport pour dénoncer l’importation d’huile de palme et de manière générale les importations qui déstabilisent nos marchés et cassent nos prix.

L’Union européenne ne produit que 35 % de ses besoins en huile alimentaire. Conséquence : un déséquilibre de notre assolement, avec seulement 19 % d’oléoprotéagineux dans la SCOP et donc trop de blé que nous devons réexporter à pas cher.

Existent diverses pâtes à tartiner sans huile de palme qui sont gustativement très bonnes. Nutella pourrait donc produire en Europe avec des matières grasses européennes animales ou végétales.

Une usine locale, c’est bien, mais avec des produits locaux, c’est mieux !

Une étude d’impact de la Commission européenne montrait en 2013 que le soja représentait 60 % des importations de produits à risque (pour la déforestation importée) ; l’huile de palme 12 % et le cacao 8 % (entre 1990 et 2008). Ces matières premières constituent à elles trois 80 % des importations pouvant générer de la déforestation au niveau des pays producteurs.

La France s’est donnée pour objectif de mettre fin en 2030 à l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables contribuant à la déforestation. Nous ne pouvons pas attendre 12 ans ! Quand il s’agit d’interdire le glyphosate, le gouvernement ne se montre pas aussi patient qu’avec l’agro-industrie…

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