Notre département vient de rejoindre la liste des départements placés en vigilance sécheresse. Nous, Normands, habitants dans une région dite humide, nous voilà pourtant à anticiper un manque d’eau probable pour cet été. Nos nappes sont dans en état inquiétant, « au niveau d’une fin de printemps » nous explique le préfet. Depuis hier, l’Eure est placée en vigilance et cela jusqu’au 31 décembre 2023. A mon sens, cela n’annonce rien de bon. Notre présidente, Véronique Le Floch l’a dit, » un pays sans eau, c’est un désert ; une agriculture sans eau, une famine ! » Nous devons être vigilants, repenser l’irrigation et nous adapter comme nous l’avons, jusque-là, toujours fait.
Quand je regarde le combat mené à Sainte-Soline, le combat des anti retenues d’eau, je découvre les conséquences d’une guerre de l’Eau et cela ne me réjouit pas. C’est un triste spectacle. En tant qu’agriculteur, je suis très inquiet. L’agriculture est souvent accusée de tous les maux et les problèmes d’eau lui sont aussi attribués. Pour nous, à la Coordination Rurale, c’est un faux débat. Le réchauffement climatique est responsable et, nous le savons, en France, nous gaspillons beaucoup d’eau et n’en recyclons pas assez. Il faudrait commencer par revoir le fonctionnement de nos stations d’épuration.
Je tiens à conclure en disant que notre métier d’agriculteur s’intègre au cycle de l’eau. Les études montrent que 60 % de l’eau pluviale est issue des plantes situées sur les terres (les océans ne fournissent que 40 % des précipitations). Mais pour que les plantes évapotranspirent et génèrent les futures pluies, elles doivent être en bonne santé et donc correctement arrosées. Une révision sera faite courant avril, espérons d’ici là, un temps normand, et le retour de la pluie.
Jacques Lamiot
Président CR27
