Ce vendredi, la Coordination Rurale du Calvados a rencontré le député Bertrand Bouyx dans sa permanence de Bayeux. Le syndicat a exposé quatre sujets sur lesquels l'Assemblée nationale aura, sans doute, à légiférer dans les mois à venir.

Tout d'abord, la poursuite de la loi EGALim 2 engagée lors du premier quinquennat et qui se veut ambitieuse sur la régulation de la rémunération des agriculteurs. "Nous avons expliqué que sans des prix rémunérateurs, nous ne pourrons pas vivre dignement de notre production et l'agriculture se portera de plus en plus mal jusqu’à mettre en péril notre autosuffisance alimentaire" explique Christophe Voivenel, trésorier de la CR14, "il faut absolument mettre en place des formules de révision des prix et pour tout le monde. Dans la production laitière, on impose aux privés et non aux coopératives. Comment voulez-vous que cela fonctionne ?"

Ensuite, la séparation du conseil et de la vente des produits phytopharmaceutiques. Imposée par la loi EGALim 1, cette clause exige que tous les agriculteurs doivent avoir bénéficié d'un conseil stratégique phytosanitaire (CSP). "Quand nous regardons les chiffres, nous nous rendons compte que peu s'en sont occupé", s’inquiète Jean Jacques Pesquerel, président de la CR14. "L'offre est bien inférieure à la demande, en janvier 2024, beaucoup risquent de perdre leur certyphyto. Il faut que cette loi ne soit pas effective". Une parenthèse s'est ouverte sur l'article 44 de la loi EGALim 1, qui devait interdire la commercialisation en France de denrées produites à l'aide de substances interdites en UE, et qui n'est pas toujours appliquée. Le député a acquiescé et évoqué la solution des clauses miroirs et a insisté sur la nécessité de rencontrer les députés européens pour leur exposer nos revendications.

Puis, le chantier de la future loi d'orientation et d'avenir lancé par le président de la République a été évoqué. "Nous avons expliqué que nous voulions, en tant que deuxième syndicat agricole français, prendre part aux travaux. Que les JA étaient loin de représenter tous les jeunes installés", dénonce Jean Jacques Pesquerel, "nous avons rappelé notre proposition du crédit transmission qui permettrait un accès à la propriété immédiat couplé à un paiement progressif, le tout sans intermédiaire".

"Comme toujours, nous avons été très bien reçus" conclut Jean Jacques Pesquerel. "Même si nous ne sommes pas toujours d'accord, les échanges se font dans un profond respect et une écoute indispensable. Certains élus ont compris l'importance de l'agriculture d'aujourd'hui et surtout de celle de demain, je pense que c'est son cas. Pour notre député, le marché mondial a sa place, mais il va falloir une prise de conscience des consommateurs qui portent la responsabilité de leurs achats. Tout ne pourra pas se régler entre nos murs franco-français, et la mondialisation doit être repensée pour trouver des accords équilibrés. Nous le remercions pour son accueil et sa sincérité".

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