Suite au courrier que la CR58 a envoyé à tous les candidats aux élections législatives 2017 sur les circonscriptions de la Nièvre (voir l’article), M. Christian Paul, candidat du Parti Socialiste, a répondu.

Christian Paul Candidat PS sur la 2e circonscription

1) Si vous êtes élu(e), quelle est la première mesure que vous appliquerez pour l’agriculture ?

Je souhaite redonner un avenir économique à la Nièvre agricole. Pour cela, plusieurs pistes sont à engager ou à poursuivre : la création d’une démarche d’achats publics nivernais pour la restauration collective, le développement de nouveaux marchés extérieurs mais aussi l’allègement de la réglementation, trop lourde actuellement, la facilitation de l’installation des jeunes par la lutte contre l’accaparement du foncier, et le maintien des soutiens aux marchés au cadran et aux abattoirs de Corbigny, Luzy et Moulins-Engilbert.

2) Le développement durable et numérique des territoires vise à préserver cinq équilibres: économique, sociétal, environnemental, mais aussi culturel et territorial. Qu’allez-vous entreprendre pour que les zones rurales de la Nièvre ne restent pas abandonnées face à l’évolution des nouvelles technologies (internet-téléphonie) et qu’elles puissent en bénéficier pleinement et à coût égal ?

C’est l’une des urgences : accélérer le plan Nièvre Très Haut Débit pour améliorer l’accès à Internet. Afin de créer un réseau de fibre optique dans le département, nous avons réussi à mobiliser 60 millions d’euros de subventions. Les premières réalisations vont commencer dans les prochains mois. S’agissant de la téléphonie mobile, il faut mettre sous contrainte les opérateurs pour résorber enfin les zones blanches, véritable scandale national. Je l’ai fait au cours des dernières années, et je ne cesserai de le faire jusqu’à ce que des solutions durables soient engagées.

3) Les zones intermédiaires ou « à faible potentiel » agronomique sont nombreuses dans la Nièvre mais la répartition des aides de la PAC décidée par le gouvernement ne permet pas aux agriculteurs concernés par ce zonage de s’assurer un juste revenu. Qu’envisagez-vous de faire pour aider les exploitations en zones intermédiaires à surmonter ces difficultés ?

Dans la Nièvre, les conditions climatiques des années récentes ont, en effet, engendré de grandes difficultés auprès de nombreux exploitants. A ce titre, je suis intervenu à de multiples reprises pour la mise en place, et l’accélération, des dispositifs d’urgence (année blanche, avances sur primes, fonds d’allègement des charges, etc.). J’ai également contribué à la mise en œuvre du Plan d’aide aux céréaliers instauré à l’été 2016. Ces soutiens, indispensables, doivent être maintenus.

4) Les accords de libre-échange (Ceta) ratifiés par l’Union européenne annoncent des conséquences désastreuses sur la filière viande bovine. Les éleveurs allaitants, déjà mis à mal par la crise agricole et la chute du prix de la viande, seront frappés de plein fouet par ces distorsions de concurrence. Que comptez-vous faire pour aider les éleveurs et redresser la filière ?

J’ai pris clairement position contre le CETA et le risque d’arrivée de dizaines de millions de tonnes de viande supplémentaires.

5) La gestion des populations de grand gibier et de nuisibles pose problème dans le département. Les agriculteurs victimes de dégâts, désabusés face aux faibles propositions d’indemnisations ou aux solutions inappropriées sont de moins en moins nombreux à les déclarer (les estimations coûteuses pouvant même être laissées à leur charge). Quelle est votre position sur le sujet ?

Les dommages engendrés par le grand gibier sont parfois lourds de conséquences. Pour traiter ce sujet, une concertation, sous l’égide des services de l’Etat, me semble indispensable. Elle devra associer entre autres la Fédération de chasse départementale, ainsi que les représentants de la profession agricole.

6) Les agriculteurs sont actuellement frappés par une crise sans précédent dont la fin ne semble pas se profiler. Difficultés financières, pression administrative, détresse psychologique… si la situation ne s’améliore pas, beaucoup d’agriculteurs seront contraints de mettre la clé sous la porte d’ici un an, malgré les dispositifs d’aides mis en place, souvent inaccessibles de par leurs critères d’éligibilité. Quelles solutions proposerez-vous pour soutenir les agriculteurs en difficulté ?

Les aides PAC (64 milliards d’euros) doivent avant tout être maintenues en France pour les années à venir. Je propose également la création d’un Plan élevage de 3 milliards d’euros. Par ailleurs, l’instauration d’une taxe sur les bénéfices de la grande distribution et des intermédiaires pour abonder un fonds de soutien aux producteurs français est une piste à concrétiser. Surtout, il est indispensable de protéger par la loi les producteurs face aux industriels, à la grande distribution et aux importations illégales.

D’autres mesures législatives sont nécessaires (loi sur le foncier, statut de l’exploitant agricole, etc.).

Plus généralement, l’avenir du monde rural exige volonté et engagement durables et sans faille. Ce n’est pas un domaine d’improvisation !"

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